Hôtel Morphée : Dehors, novembre
Musique

Hôtel Morphée : Dehors, novembre

Le quintette Hôtel Morphée a été de toutes les marquises cette année. Fière diplômée de Granby, sa leader Laurence Nerbonne raconte de glorieux passages à vide dans un nouveau mini-album.

"Novembre… représente la réalité de ce qu’on vit ici – pour ne pas dire au Québec -, avec ces mois de température pas évidente qui pèsent souvent lourd", raconte d’emblée Laurence Nerbonne, la charismatique chanteuse et violoniste d’Hôtel Morphée, à propos de Novembre est mort, second mini-album d’Hôtel Morphée paru le mois dernier, alors qu’elle partage avec ses potes un pad thaï. Elle poursuit: "Dans le fond, c’est comme une longue marche en ville, une rencontre avec soi-même en plein coeur de la saison froide. Ça évoque aussi plein d’autres trucs, le passage à une autre saison, à un autre amour. Une traversée froide, qui se révèle un beau voyage."

Des beaux voyages que les membres de l’équipage d’Hôtel Morphée a pu vivre cette année, on retient ceux des FrancoFolies (le programmateur Laurent Saulnier est vendu à leur cause, semble-t-il) et du Festival international de la chanson de Granby, où la formation s’est rendue en finale. "Granby, on a vraiment pris ça comme un genre de petit voyage qui nous a permis de nous laisser seuls face à nous-mêmes, de nous remettre constamment en question. On y voyait une occasion de se consacrer à l’écriture et de toucher les gens. Et ça, je crois qu’on y est parvenus", affirme Nerbonne à propos du concours. "On a vu Granby comme la meilleure occasion de se ramasser des outils pour se développer rapidement."

Et cette progression, elle se révèle on ne peut plus probante à l’écoute de Novembre est mort: quatre pièces de pop de chambre obscure mais lumineuse, aux méandres post-rock soutenus par deux violons rêveurs. "Dans Novembre est mort, on retrouve un Hôtel Morphée soudé; il y a eu des changements de personnel depuis la parution du premier EP. On voulait souligner l’espace-temps dans lequel nous avons créé ces quatre chansons. Peu importe si les chansons sont pas super fignolées, ce EP se voulait un reflet pur de ce que nous sommes arrivés à réaliser en peu de temps."

"Ce qu’on a tenté de faire par-dessus tout, c’est d’allier à la musique le sentiment dégagé par chacun des textes. Créer, pour quatre pièces, quatre univers vraiment distincts. Au fil de ces longues pièces [le mini-album fait 20 minutes et des poussières], on s’est concentrés sur le fait de raconter des histoires d’abord et avant tout", termine la chanteuse originaire de l’Outaouais, dont la carrière d’artiste peintre a bourgeonné (ses peintures ont été exposées cet automne à la galerie Thompson Landry de Toronto), à l’image même de sa carrière de musicienne.

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