Le Lab – Musiques d'appellation incontrôlée : Le conte est bon
Musique

Le Lab – Musiques d’appellation incontrôlée : Le conte est bon

Trois batteurs et un conteur, c’est ce que le Centre d’expérimentation musicale nous offre pour son dernier Lab avant Noël.

Outre les spectacles présentés lors du Festival de musique de création, les amateurs d’expérimentation sonore peuvent compter sur les doigts de la main les événements faisant honneur à leur dada. Heureusement, depuis l’an passé, le Centre d’expérimentation musicale (CEM) s’est lancé dans la production de soirées dédiées à la musique de création. Répondant au nom de Lab – Musiques d’appellation incontrôlée, ces concerts permettent des rencontres fortuites entre différents créateurs.

Pour la première fois depuis les débuts du Lab, voilà qu’une de ces fameuses rencontres sera répétée. Le 4 décembre dernier, trois batteries occupaient la scène du Saint-Barthélémy avec le conteur Jonathan Skeene-Parent. Ce sera maintenant au tour du public almatois de pouvoir vivre cette expérience qui a remporté énormément de succès. À cet effet, l’un des trois batteurs, Sébastien Maltais, qui officie aussi en tant que coprogrammateur du Lab, a bien voulu s’entretenir avec nous. "On était sur scène et on trippait tous vraiment! Dans ce temps-là, c’est dangereux parce que ça se peut que vous soyez les seuls à avoir du fun. Après le show, il y avait du monde qui provenait de différents milieux culturels et eux aussi avaient eu le même plaisir. On n’avait pas le choix de remettre ça."

Jusqu’ici inconnu en tant que conteur, Skeene-Parent s’est fait remarquer lors des soirées micro ouvert organisées par Maltais. "Il y a deux mois, Joe Skeene a fait une performance à la guitare. Avant de chanter, il a débuté par un conte totalement hallucinant et on était tous là à l’écouter en se disant qu’il avait vraiment une bonne prestance. Après ça, il a joué une chanson, mais ça, c’est une autre histoire…"

En joignant les trois batteurs Pascal Beaulieu, Dany Lemay et Sébastien Maltais à un conteur, le CEM avait comme objectif de susciter une curiosité chez le public. Comme la musique de création est un milieu souvent difficile d’accès, les organisateurs du Lab espèrent parvenir à démocratiser cette pratique. "Il y a moyen de faire de la musique expérimentale tout en gardant ça ouvert. À la différence d’un spectacle où des musiciens vont s’adonner à un travail plus cérébral comme de l’échantillonnage, c’est beaucoup plus riche visuellement de placer trois gars qui jouent du drum sur un stage. D’ailleurs, on a l’intention d’aller de plus en plus vers ça dans les prochains Labs. On va mettre à profit l’interdisciplinarité."

L’équipe du CEM ne s’en cache pas, elle espère grandement encourager les créateurs d’ici. En effet, malgré la visibilité très restreinte de la musique expérimentale en région, ce mouvement compte bel et bien des adhérents. Que les musiciens au tempérament explorateur se le disent: le CEM est prêt à leur venir en aide. Qui sait, le Saguenay-Lac-Saint-Jean est peut-être en passe de devenir le prochain bastion en matière de musique de création?

À écouter si vous aimez /
Michel Faubert, l’expérimentation et… la batterie