Pépé : Pépé fromage
L’an passé, Pépé nous prenait tous par surprise en troquant sa légendaire guitare pour des chansons du répertoire français.
Mine de rien, Pépé fait partie du paysage musical depuis près de 10 ans. En 2002, il remportait la septième édition des Découvertes de la Chanson de Magog. L’année suivante, il triomphait à Petite-Vallée, et c’est alors que ses chansons ont peu à peu charmé le jeune public pour enfin se répandre à plus grande échelle.
Sans avoir jamais cartonné à l’extrême, Pépé est quand même l’un des rares auteurs-compositeurs-interprètes à pouvoir vivre de sa musique. "Je donne au-dessus d’une centaine de shows par année. Il ne faut jamais que j’oublie que c’est vraiment un privilège de pouvoir vivre ça. C’est certain que je travaille fort pour que ce soit comme ça, mais j’ai quand même beaucoup de chance aussi!"
Celui à qui l’on doit notamment le classique Toé tu l’as ne s’en cache pas, la parution de son album Pépé goes français lui a été grandement bénéfique. "Concrètement, ça m’a permis d’ajouter à mon horaire un peu plus de shows, mais ce projet-là, je l’ai pas fait pour ça. Je voulais me prouver que j’étais capable de faire un bon album de reprises qui serait original."
Parmi les chansons qui auront eu droit à une relecture de Pépé se trouvent les Coeur de rockeur (Julien Clerc), Canary Bay (Indochine) et Mirza (Nino Ferrer). "Y a un moment où je me suis dit qu’un des artistes que je reprenais finirait par entendre ma version et me livrerait ses impressions, mais ce n’est pas arrivé, finalement. En tout cas, il y a une compagnie de téléphone qui a repris ma version de La Ballade des gens heureux; quand il a reçu son chèque de droits d’auteur, Gérard Lenorman a dû se poser des questions."
Comme la formule est plutôt gagnante, on est en droit de se demander si Pépé n’a pas en tête de répéter l’expérience afin de faire un Sylvain Cossette de lui-même. Sa réponse ne se fait pas attendre, et on sent une certaine irritation dans sa voix: "J’ai fait ce disque uniquement pour le plaisir! Si je fais de la musique, c’est avant tout parce que j’aime écrire. J’aime sortir la folie pis le méchant. C’est un exutoire qui me permet de me défouler pis ça, je peux juste le faire en créant." Donc, ceux et celles qui souhaitaient un tel album, sachez que vous pouvez oublier immédiatement un éventuel deuxième volume de Pépé goes français.
D’ailleurs, bien que Pépé sillonne les routes du Québec avec sa formule Goes français, il arrive souvent que le chanteur se permette quelques spectacles avec comme seule compagne de scène sa traditionnelle guitare. "Je suis chanceux d’avoir les deux mondes. Je touche du bois parce que je ne changerais pas de place avec personne. C’est le fun d’avoir un gros band derrière toi. C’est comme une grosse locomotive qui te donne le jus. Mais c’est aussi plaisant de se retrouver tout seul des fois. Tu as le plein contrôle du show. Si je veux, je peux arrêter en plein milieu d’une chanson pour expliquer quelque chose ou tout simplement pour dire à quelqu’un de se la fermer."
À écouter si vous aimez /
Plume Latraverse, Damien Robitaille, Urbain Desbois