Revue 2010 / Musique classique : La planète d'un chef
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Revue 2010 / Musique classique : La planète d’un chef

Un chef a amené Rotterdam à Québec et une cantatrice a convolé avec les Violons. Résumé d’une année classique relevée.

Il n’y a pas eu de Plácido Domingo cette année et le Festival d’été de Québec a oublié la musique classique dans sa dernière programmation estivale. Malgré tout, la firme Inter-Nation-Art (qui administre le FEQ) a tenté le coup à l’Agora en présentant Marie-Josée Lord et Marie-Nicole Lemieux cet été. Malheureusement, l’acoustique y fait défaut… En salle, l’année s’est ouverte avec la visite du chef d’orchestre Kent Nagano avec l’OSM, mais c’est Yannick Nézet-Séguin qui nous a marqués. Un autre chef a fait parler de lui, Yoav Talmi, dont la deuxième partie de la saison de l’OSQ marquera le départ en 2011. Qui sera le nouvel élu?

1. YANNICK NÉZET-SÉGUIN

Ce fut l’année du chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin. Sa visite avec l’Orchestre philharmonique de Rotterdam, au Club musical de Québec, nous a offert un aperçu d’une carrière internationale qui a pris une ampleur fulgurante. Une nomination à la tête d’un orchestre du "Big Five" américain, celui de Philadelphie, s’est ajoutée à sa liste d’engagements, et une visite au Philharmonique de Berlin a parachevé son année. Le concert à Québec avec Rotterdam et la violoniste Viktoria Mullova nous a révélé un chef charismatique et lumineux. Une rare visite de la part d’un orchestre européen, chose qu’on voudrait voir plus souvent à Québec, et une belle initiative du Club musical.

2. MARIE-NICOLE LEMIEUX

Le rire, la comédienne et le sublime. Trois facettes de la personnalité de Marie-Nicole Lemieux qui nous subjuguent à chacune de ses apparitions. Ici, on ne parle pas de sa visite à l’Agora, mais bien du récital qu’elle a donné avec les Violons du Roy cet automne. Cette rencontre fut d’ailleurs la prémisse d’un enregistrement discographique qu’elle vient tout juste de compléter avec l’orchestre de chambre qui siège au Palais Montcalm. Un récital à son image: aventureux et altruiste.

3. MATTHIAS GOERNE

Même si le baryton Matthias Goerne avait un air taciturne et austère sur la scène du Domaine Forget cet été, et que certains ont trouvé sa sortie quelque peu abrupte (pas de rappel…), sa première visite au Québec valait le déplacement. L’Allemand n’avait pas opté pour le programme le plus heureux, soit, mais ses choix ont souligné son érudition et son amour pour le texte. Un téméraire, et on aime ça.