Igloofest : Igloo, igloo
Musique

Igloofest : Igloo, igloo

La cinquième édition de l’Igloofest en huit étapes faciles.

Neuf soirs, trois weekends d’ultime Bloody Caesar nordique… Car comme le bizarroïde mais sympathique drink, l’Igloofest prend deux ingrédients qu’on aime (la musique électronique et l’hiver) pour en faire un tout inattendu. Cinq ans plus tard, le mot d’ordre reste le même: réappropriation. De la noirceur, du vent, du petit pincement au bout des orteils, tout ça en forme de trip légèrement hallucinatoire au beau milieu du Vieux-Port, visuels psychéglaciaux à l’appui. C’est comme le Piknic Électronik, mais pas vraiment.

Parmi les présences annoncées (de deux à quatre DJ par soir, locaux ou moins locaux), on a hâte à celle de Seth Troxler (13 janvier). Origines detroitiennes, résidence berlinoise. Techno au carré, genre. Forte tangente minimale. Il a endisqué pour Wagon Repair, Esperanza et Souvenir, et remixé Fever Ray et Radio Slave.

Les Minicoolboyz (14 janvier) ont le nom et les photos de presse les plus louches du monde, mais une signature punchée et glacée sur mesure pour l’événement. Le duo est italien, et a dû passer du temps près des Alpes. Son techno aux tendances minimales et à forte teneur en crescendos s’exprime dans des productions originales ayant reçu l’aval de quelques grands (Hawtin, Carola) ainsi que dans des DJ sets imprégnés de touches live.

Lunice (15 janvier), c’est la relève glitch-hop locale avec une twist. Productions originales excentriques, concoctions dansantes, mashups maison mêlant classiques hip-hop à ses propres élucubrations, élans de breakdance (oui, oui)… Il a surpris et surprendra encore.

Eskmo (20 janvier) est de loin le nom le plus expérimental au menu. On se demande un peu comment il réussira à faire danser, mais les gens de sa race sont souvent les plus redoutables sur la piste de danse (rappelons-nous Drop the Lime il y a quelques années). Vétéran californien ayant endisqué pour Warp et Planet Mu, il s’est récemment joint à la vague glitch-hop et lançait en octobre un album éponyme touffu sous étiquette Ninja Tune.

Egyptrixx (21 janvier), de Toronto, est le convive le plus attendu du soussigné. Son album Bible Eyes, à paraître le 9 février, est une belle salve de noirceur mêlant dubstep, techno musclé, électro, expérimentation et mélodies. Le genre de croisement entre composition, haute voltige sonore et sensibilité dancefloor comme on les aime.

Il y a Robyn (au Métropolis), Carl Craig et Stacey Pullen (tous trois le 27 janvier), mais côté légendes, on attend plus fermement encore Andrew Weatherall (21 janvier). Précurseur de la scène acid house des années 80, réalisateur de Screamadelica de Primal Scream, tête chercheuse IDM, membre des Two Lone Swordsmen… Un beau gros morceau.

Le one-man band montréalais exilé à Berlin Guillaume & the Coutu Dumonts (22 janvier) a livré au printemps dernier LA prestation de MUTEK 2010. Cette fois, il sera seul aux commandes et non accompagné de son fortiche nouveau groupe, mais il livrera bel et bien un set live. Disco-funk-techno ensoleillé avec angle expérimental au menu.

Finalement, si peu de choses sont certaines dans la vie, et les sets de Poirier (28 janvier) en font encore partie. Habitué de l’Igloofest, il peut faire danser à peu près n’importe qui et n’importe quoi avec ses croisements de musique caribéenne, de hip-hop et de ragga. Pas mal de choses peuvent arriver ce soir-là.

Programmation complète au igloofest.ca