Jeudis jazz et scotch : Du jazz dans le piton
Au bar, une fine sélection de scotchs. Sur scène, des standards de jazz. Voilà l’essence des fameux Jeudis jazz et scotch.
Au début, le but n’était que de s’offrir de temps en temps une soirée afin de se dérouiller un peu les doigts en s’attaquant à quelques standards de jazz. Et puis, l’alcool s’est mis de la partie, mais pas n’importe lequel. Tranquillement mais sûrement, le Bar à pitons s’est garni d’une intéressante collection de scotchs de haute qualité. Et sans même s’en rendre compte, on a donné le jour aux Jeudis jazz et scotch.
Interrogé à propos du protocole de ces soirées, l’instigateur du volet musical des Jeudis jazz et scotch, Pascal Beaulieu, répond avec un certain amusement. "C’est jamais pareil. On choisit toujours des pièces au hasard dans le Real Book et souvent, on n’a aucune idée de ce à quoi va ressembler la pièce avant de la jouer." Pour les non-initiés, le Real Book en question est une anthologie des nombreux standards qui ont été répertoriés par les jazzmen depuis les débuts de ce mouvement musical. "On ne peut pas prévoir de quoi auront l’air nos interprétations de pièces. Par exemple, des fois, une bossa-nova finit en swing lent. Ça ne m’étonnerait même pas qu’on joue The Girl from Ipanema en funk à un moment donné."
Avec à ses côtés Antoine Simard (contrebasse), Christian Schroeder (claviers) et Guy Tremblay (saxophone), Beaulieu agit à titre de maître de cérémonie, et c’est aussi lui qui tient la cadence derrière la batterie. Amoureux des séances d’improvisation, Beaulieu n’hésite jamais à inviter sur scène les musiciens présents dans la salle. "Le problème avec les jam-sessions, c’est qu’il y en a toujours un qui ne veut plus débarquer de la scène et qui a dans la tête de faire son show. Quand tu es pogné avec du monde de même, ça risque de scraper le buzz. C’est là que le rôle de MC devient important. C’est pas toujours facile de dire à un musicien que là, ça va faire, mais c’est pour le bonheur de tous. Je dis ça, mais des fois, ça peut être moi qui suis pas bon."
Pour les mélomanes de la région, Pascal Beaulieu est sans aucun doute une des figures importantes de la scène musicale. Impliqué dans une panoplie presque infinie de projets de toutes sortes, le multi-instrumentiste avoue humblement avoir toutefois quelques limites. "Parmi les jazzmen qui me font triper, c’est impossible de passer à côté de l’oeuvre de Charles Mingus ou de Miles Davis. Ça nous arrive de nous essayer à jouer des pièces de ces gars-là, mais c’est loin d’être toujours évident. Aussi, j’aimerais ben ça qu’on joue du Charlie Parker, mais honnêtement, je suis pas capable pantoute. C’est trop tough. Parker, c’était vraiment un malade."
On peut donc considérer les Jeudis jazz et scotch comme un laboratoire évoluant chaque semaine. C’est aussi une espèce de voyage dans le temps. "La meilleure façon d’apprendre, c’est de jouer avec un band dans une boîte. C’est comme ça que le jazz s’est fait à l’époque."
À écouter si vous aimez /
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