LIMS : Sur la corde raide

Que diriez-vous de commencer l’année 2011 du bon pied? 2010 aura été une année épuisante, surtout sur les plans politique et social. Sans s’étendre sur les innombrables sujets déjà explorés de fond en comble sur la place publique, on a les oreilles usées d’entendre les mêmes discours qui fusent, de partout à gauche et partout à droite. On les a entendus, puis réentendus, puis on a fait le bilan de ce qui s’est dit et nous refuserons d’en faire une commission d’enquête. Entre nous, on en a marre de ce combat perdu d’avance.

Alors il serait agréable, après ce temps des Fêtes à l’image de l’année l’ayant précédé, qu’on puisse s’offrir un autre genre d’arène. Un endroit où la démocratie est un standard autant que le jazz, une place où le public se permet de huer ou d’acclamer les combattants sans retenue et sans peur, un lieu de liberté et de créativité sans limites. Vous avez entre les mains un carton tout simple, et c’est vous qui allez décider. En quelques secondes, on aura pris en considération et comptabilisé votre opinion. La décision sera finale et sans appel. Le temps d’un match, vous aurez légiféré sur plus d’une dizaine de questions d’une importance cruciale pour le dénouement d’une saison complète d’envolées musicales surréalistes et de rencontres sonores peu probables. Car il s’agit bel et bien de vie ou de mort, et le juge du sort de la ligue, c’est vous. En fait, non. Vous dire que vous avez plein pouvoir serait vous mentir. C’est l’arbitre, monsieur Guillaume Ouellet (prononcer Ouellè et comme il faut s’il vous plaît) qui jugera de l’issue finale du match. Vous aurez deviné dans quelle arène je vous entraîne.

La Ligue d’improvisation musicale sévit au Saguenay depuis 2005. "C’est une sixième saison qui se révèle intense et pleine de rebondissements", dit Sébastien Maltais, fondateur et organisateur de la ligue depuis ses débuts. "Les capitaines des deux équipes qui s’affrontent (Pascal Beaulieu et Michel Leblanc) sont deux musiciens d’expérience, et ils sont là depuis le début." Le match du mercredi 12 janvier prochain, qui opposera l’équipe du Bunker (cap. Beaulieu) à celle du Bar à pitons (cap. Leblanc), pourrait laisser une profonde cicatrice dans l’histoire de l’impro musicale. Chacune des deux équipes ayant cumulé deux défaites lors de précédents affrontements, l’élimination sera l’issue fatale pour l’une d’elles. La seule manière de s’en sortir sera de fournir l’effort suprême, de presser l’ultime talent de chacun des joueurs, afin de pouvoir poursuivre sa lancée vers la finale qui aura lieu en mai.

L’improvisation est un art en soi. Le talent de créer là, maintenant, ici et tout de suite devant vous n’est pas donné à tous. Et si vous ne le saviez pas déjà, allez le constater par vous-même: les musiciens font de meilleurs improvisateurs que les politiciens.

À écouter si vous aimez /
Le jazz, l’improvisation, l’humour