Lily Frost : Pour déjouer le givre

Si elle se cache toujours derrière le pseudonyme Lily Frost, Lindsey Davis demeure curieusement une grande frileuse. "Dans un monde idéal, je déménagerais dans le Sud", avoue la chanteuse, guitariste et compositrice. Elle est donc plutôt ravie de voir son spectacle du 20 janvier se retrouver dans la série "au chaud" de la programmation des Nuits polaires, qui célèbrent le magnifique paysage hivernal trifluvien. Un moment qui ne pourrait être plus opportun pour découvrir ou redécouvrir la jeune artiste canadienne, dont le dernier album, Viridian Torch, s’articule autour de la beauté et de la complexité de la nature.

"J’ai essayé d’y exprimer comment je me sens émotionnellement avec la nature. C’est une connexion spirituelle pour moi, et dans mon coeur, je sentais que je devais le faire", explique la Torontoise qui a passé les étés de sa jeunesse les deux pieds dans l’herbe, au bord du lac Huron.

Lily Frost a quelque peu délaissé son style "french cocktail" afin de donner à Viridian Torch tout le côté sacré qu’il méritait. "L’album a été enregistré dans une église, au milieu de la forêt. Il n’y avait que des instruments en bois. C’est plus folk et minimaliste. Plus émotionnel", décrit-elle dans un charmant français aux effluves anglophones.

Évidemment plus à l’aise dans la langue de Shakespeare, l’Ontarienne tient tout de même à ce qu’il y ait au moins deux pièces en français sur chacun de ses albums. "Pour moi, c’est une belle langue, poétique et romantique, qui me permet de m’exprimer d’une autre façon."

PORTO, CHOCOLAT, ROCKABILLY ET BOSSA-NOVA

En formule duo avec son grand complice et époux, Jose Contreras, Lily Frost présentera donc ce sixième effort solo au public trifluvien, tout en revisitant plusieurs chansons de ses albums précédents, notamment Cine-magique, très 60’s girl pop, et Lily Swings, sur lequel elle reprend les airs connus de Billie Holiday.

Dans la volonté de donner une ligne directrice à son spectacle où elle papillonnera d’un album à l’autre, Lily Frost livrera des extraits d’un livre sur lequel elle travaille depuis des années. "Ce livre est comme un code qui exprime ce que je fais, et pourquoi je le fais. C’est à propos de la scène musicale montréalaise dans les années 90", raconte celle qui a fait ses débuts dans la métropole, au sein de la formation The Sheiks, alors qu’elle étudiait la musique à l’Université Concordia. "C’est là que j’ai commencé à chanter. C’était l’époque du garage rock; un grand mélange de styles et d’idées. Plusieurs groupes et personnalités m’ont beaucoup marquée."

Et comme si ce n’était pas assez, Lily Frost introduira aussi son nouvel album (déjà!), qui devrait sortir au printemps prochain. "Il est plus up beat, plus drum & bass, plus fun que le dernier. Il faut toujours rebalancer", estime-t-elle. Après avoir reconnecté avec elle-même avec Viridian Torch, la Canadienne bilingue s’apprête à reconnecter avec son public. "C’est tellement important de connecter avec les gens qui viennent voir le show. Je veux leur donner de l’espoir et de la joie, afin de voir des sourires dans le public, et non pas de la tristesse ou de la mélancolie."

Son prochain album sera donc un tantinet moins sérieux musicalement, mais pas dans les propos. "Maintenant que je suis plus âgée [NDLR: "âgée", c’est relatif; disons seulement qu’elle est dans la trentaine!] et que j’ai vécu plein de choses, j’ai voulu transmettre ce que j’ai appris de mes expériences. C’est un peu comme si je parlais à une petite soeur… ou à ma fille", ajoute celle qui accouchera justement d’une petite demoiselle dans quelques semaines. Enceinte jusqu’aux oreilles, Lily Frost restera donc de glace devant le porto le 20 janvier prochain. Un peu plus pour vous!

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