Servantès : De Séville à Wynton
Patrice Servant, alias Servantès, rappelle Don Quichotte, rêvant de flamenco, de guitares gitanes et de l’Espagne d’antan.
En 2008, le guitariste Patrice Servant effectuait un stage de flamenco à Séville, où il a joué avec des maîtres pour saisir l’essence de cet art centenaire. "La plupart des joueurs de flamenco sont autodidactes et ne savent pas lire la musique, je me suis rendu compte qu’ici, les outils étaient difficiles à trouver pour le comprendre comme il faut. Même ceux qui savent lire et écrire la musique préfèrent enseigner de bouche à oreille, avec les yeux, en te le montrant plutôt qu’en l’écrivant", explique avec passion celui qui se fait appeler Servantès. Ce stage a marqué profondément le diplômé du Conservatoire de musique de Gatineau, qui a ainsi pu côtoyer les Oscar Guzman, Andres Hernandez et Pedro Sierra, trois maîtres de la guitare.
VERS LE JAZZ
L’un des hauts faits de Servantès fut d’ouvrir pour Wynton Marsalis dans le cadre du Festival international de jazz d’Ottawa: "Wynton, c’est un des plus grands modèles que j’aie. Comme moi, il a fait ses études en classique pour rediriger sa carrière vers le jazz. Ça m’inspire beaucoup", commente-t-il avec admiration.
Bien qu’encouragé entre autres par les appuis de Radio-Canada, Patrice Servant se dit tout de même déprimé par la scène jazz d’ici: "En Europe, il y a des cafés, des salles de concert à tous les 10 pas; les gens l’apprécient, ils sont toujours dehors à prendre un verre, à aller voir des spectacles. Je ne pense pas qu’ils aient des cinémas maison comme nous. En fait, tout ça découle du climat! La scène est dure, mais les échanges entre artistes sont vraiment stimulants."