Pacifika : Bossa cool
Musique

Pacifika : Bossa cool

Cool. Adjectif qu’on attribue allègrement au trio Pacifika. Voir a demandé pourquoi à sa chanteuse Silvana Kane.

"Pour être tout à fait honnête, je crois que si nous sommes cool, comme on nous décrit de temps à autre, c’est parce que nous faisons ce que nous aimons", répond laconiquement la sublime Canadienne d’origine péruvienne Silvana Kane, au bout du fil de sa chambre d’hôtel métropolitain. Si elle ne peut trouver d’explication plus satisfaisante, on peut se permettre de supposer que la "coolitude" si intrinsèque à Pacifika réside dans ses racines: Kane est née sur le bord du Pacifique, alors que ses compatriotes Adam Popowitz (guitares) et Toby Peters (basse) viennent respectivement du Canada et des Caraïbes, rapprochant le son du trio d’une mappemonde on ne peut plus globale. Ou que, tout simplement, sa pop de bord de mer pourrait arracher des rêves de sable chaud et de palmiers au plus stoïque des esprits. Non. Kane revient à la charge avec un éclaircissement tout autre: "Nous faisons tous de la musique depuis plusieurs années. Assez pour nous rendre compte que ce n’est pas une carrière aisée et que nous sommes choyés de faire ce que nous faisons dans une ambiance si saine que ça déteint sur les autres aspects de la vie. Nous nous sommes connus à un très jeune âge et notre amitié provient d’un amour mutuel pour la musique. C’est probablement pour ÇA que nous sommes cool…"

Supermagique, seconde offrande de world-pop parue en septembre dernier, témoigne de cette unicité émotionnelle et quasi corporelle qui vient lier les membres du trio. "Je pense que Supermagique s’inscrit dans la continuité… Cela dit, nous avons eu plus de temps pour le créer, cet album, donc ça nous a permis d’explorer différentes sonorités, de nous aventurer sur de nouvelles avenues musicales." Ainsi, sur Supermagique – l’album world de 2010 selon iTunes Canada -, la pop méditerranéenne côtoie sensuellement des rythmes torrides de bossa-nova et de bhangra juxtaposés à des sonorités de givre empruntées au chill-out qui, elles, s’entrelacent avec des guitares flamencos, créant un tout bigarré qui vient bercer langoureusement les textes de Kane susurrés à l’oreille de l’auditeur, et ce, tant en espagnol qu’en anglais et en français. À la veille d’une tournée dans la Belle Province, l’opus se révèle un peu, pour Pacifika, comme une colorée carte postale portant des tampons des quatre coins du monde, postée à l’attention toute particulière du public québécois.

"Nous tenions à donner un nom à ce nouveau projet, et ce, avant même de commencer à penser à enregistrer ou à composer quoi que ce soit. Le nom Supermagique s’est imposé rapidement parce qu’il décrit nos intentions, notre feel. Aussi, nous sommes très reconnaissants de l’accueil qu’on reçoit de la part du public québécois chaque fois qu’on passe ici… Nous avons toujours senti que ce lien était super magique. Voilà d’où c’est né", explique Kane, jonglant de façon irrésistible entre l’anglais et le français, s’excusant au passage que son français ne soit pas parfait. Ce qu’on balaie du revers de la main, tant la chanteuse à la voix suave se révèle d’un charme désarmant. À l’image même de sa musique.

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