Xavier Caféïne : Cultiver l'authenticité
Musique

Xavier Caféïne : Cultiver l’authenticité

En dépit d’une évolution parfois surprenante et inégale, on trouve depuis toujours dans les textes de Xavier Caféïne une belle spontanéité, servie sur des mélodies décidément accrocheuses.

Malgré son air de gamin espiègle, Xavier Caféïne roule sa bosse depuis près de 20 ans comme auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste. Après deux albums plus underground (Mal éduqué mon amour, 1998 / Pornstar, 2000) et une virée du côté anglophone sous le nom de Poxy (Artificial Pleasures, 2004), le "nouveau" Caféïne est propulsé en 2006 avec Gisèle, un premier album solo qui a grandement contribué à le faire connaître à plus grande échelle.

Son parcours peut sembler éclectique, mais en parlant avec Xavier Caféïne, on découvre sa quête d’authenticité. "Je déteste la rhétorique et les dogmes. Quand tu veux être vrai, tu parles de ce que tu connais. Je vois tellement de gens se révolter pour n’importe quoi, alors qu’ils ne sont pas au courant de la situation dans son ensemble. Même les journalistes musicaux manquent souvent d’éthique. Ils parlent d’artistes qu’ils ne connaissent pas, les catégorisent et portent un jugement, alors qu’ils ont parfois si peu de références."

Même si on voulait lui reprocher d’avoir pris un virage commercial, celui qui a longtemps marché en marge de l’image mercantile refuse toute étiquette. "Je ne fais pas de la musique pour être dans une gang. Je suis un créateur et ça va bien au-delà d’un genre musical. Je fais d’abord quelque chose qui me ressemble, qui est proche de moi."

C’est ce qu’il souhaitait faire avec Bushido, un album qu’il qualifie de naturel. "C’est un album simple et vrai. J’ai fait quelque chose de dénudé, sans trop le retravailler en studio. Je voulais que ça sonne brut. Aujourd’hui, il y a tellement de travail sur la plupart des enregistrements qu’on ne sent plus l’humain derrière l’instrument."

Ses spectacles dans la région seront parmi les derniers consacrés à cet album, puisque Xavier Caféïne se penche déjà sur le prochain. "Le spectacle, c’est une mutation entre Gisèle et Bushido. Je ne suis pas encore assez avancé dans le processus d’écriture pour présenter de nouvelles pièces sur scène. Tout ce que je peux dire, c’est que ça va sonner en tabarnac." Il avoue ensuite songer à de nouvelles collaborations. "J’ai besoin de trouver quelque chose de nouveau, d’aller ailleurs. Je veux sortir de ma zone de confort, trouver un son différent. J’ai envie de quelque chose de plus léché, de plus glitter. Cela dit, je veux demeurer authentique."

L’authenticité est un concept très large… et très largement répandu. On peut même dire que c’est un fondement marketing de plus en plus connu. On n’achète plus une marque, on achète un mode de vie. De même, avec la musique, on ne s’intéresse plus seulement à l’oeuvre, mais aussi à l’artiste. Son vécu nous importe, et cela influence inévitablement notre jugement esthétique, car la ligne est mince entre la quête d’authenticité et la quête d’identité.

À écouter si vous aimez /
Vulgaires Machins, The Jam, Wire