Best Coast : Miss météo
Le soleil emmène au soleil pour Bethany Cosentino du combo californien Best Coast.
Jamais on n’a entendu quelqu’un d’aussi passionné par la pluie et le beau temps que Bethany Cosentino, frontwoman du combo californien Best Coast. Affable, elle a néanmoins le ton pressé et convaincu d’une punk-rockeuse. Sa cause à elle? Le soleil. Celui de sa Californie natale, vers lequel elle est retournée en courant après quelque temps passé à New York, au terme de l’aventure Pocahaunted (un groupe art rock dont elle faisait partie), pour étudier l’écriture créative.
"C’est normal de se lasser de l’endroit où on a grandi, de vouloir essayer autre chose. Je pensais que New York serait un bon endroit pour moi. Mais dès que je suis arrivée, je me suis ennuyée de tout ce que j’en étais venue à détester à propos de la Californie: conduire ma voiture, la régularité de la température… Dès que j’ai vécu l’hiver new-yorkais, j’ai fait: "Fuck this." L.A. m’a vraiment rendue trop princesse. Je suis faite pour vivre sous le soleil à 70 Fahrenheit", insiste-t-elle depuis la route vers Tempe, Arizona, où elle doit se produire ce soir-là avec ses collègues Bobb Bruno (basse) et Ali Koehler (batterie).
Pas de doute, Cosentino détesterait vivre ici, et le premier opus de Best Coast, Crazy for You, lancé l’été dernier, s’inscrit dans une longue lignée de rock au son très californien, évoquant la plage et les parties de volleyball en petite tenue. Question de tradition ou la température a-t-elle réellement un impact sonore? "Le lendemain de mon retour à L.A., j’ai composé la première chanson de Best Coast", répond simplement la demoiselle. "Je me sens juste inspirée et créative sous le soleil de la Californie. J’écris de ma chambre à coucher. Quand il fait beau, la lumière entre de partout, il fait chaud et ça me donne un bon feeling. J’imagine que le son californien, c’est le fait de vouloir transposer la créativité que le climat inspire de façon musicale."
O.K., elle fait chier avec son soleil. Mais elle a aussi des intentions altruistes. "C’était volontaire de faire un disque qui sente l’été à ce point. Je voulais que les gens qui vivent là où il fait froid et dégueulasse (NDLR: ici, tiens) puissent voir tous les clichés californiens en l’écoutant: les palmiers, la plage, etc.", explique-t-elle. "Ce sont les Beach Boys qui m’ont remonté le moral quand j’étais à New York et que tout était gris et couvert de neige. C’est un son qui ravive."
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Weezer, The Ronettes, Camera Obscura