Vulgaires Machins : Machins pas moches
Vulgaires Machins reprend la route afin de donner vie au deuxième acte de la tournée Requiem pour les sourds.
À l’origine, rien ne prédestinait ce groupe de Granby à un succès à grande échelle. Avec un nom guère bonbon, Vulgaires Machins s’adressait d’abord aux amateurs de musique underground ainsi qu’aux gens assoiffés de textes cinglants et revendicateurs. À la grande surprise, l’air du temps aura favorisé l’émergence du mouvement alternatif dans plusieurs médias québécois, et ce, au profit de formations telles que Vulgaires Machins. Enfin, comble de l’imprévisibilité, la chanson Puits sans fond, qui pourfend notamment l’insipidité d’un certain quotidien qui excelle entre autres dans les lock-out, se sera trouvé une place de choix à la radio, et du fait même, sur toutes les lèvres des Québécois.
À cet effet, celui qui officie en tant que batteur de Vulgaires Machins, Patrick Landry, commente le dilemme qu’une telle explosion populaire peut engendrer: "Naturellement, au début, tu es le premier surpris avec un tel succès. Du jour au lendemain, tu vois des gens qui ne sont pas des fans qui connaissent ce que tu fais. Sur le coup, c’est ben le fun, mais après, tu te demandes quelle direction prendre. Rester fidèle à ce que tu as toujours fait ou aller dans le sens de toucher le plus de gens?"
La réponse ne surprendra personne, Vulgaires Machins a donc fait le choix de poursuivre sa voie contre vents et marées. Le successeur de Compter les corps, intitulé Requiem pour les sourds, déborde d’intégrité artistique et ne fait aucune concession. Bien entendu, il y en aura toujours pour flairer les hypothétiques compromis commerciaux. "Chaque nouveau disque que tu enregistres comporte un certain stress. Tu as le souci de reconquérir les fans de toujours et en même temps, tu veux aller de l’avant. Dans le cas de Requiem pour les sourds, on avait le désir d’aller au bout de ce qu’on pouvait faire et de pousser nos chansons à leur meilleur. Quand l’album est sorti, il y en a eu qui n’ont pas compris tout de suite dans quelle optique on les amenait, mais on continue à voir ces personnes en spectacle et je pense qu’on les a réconciliées."
L’automne dernier, Vulgaires Machins partait en tournée avec la formation Anti-Flag. Ce périple aura permis au groupe d’aller au-delà de la barrière de la langue. "Ça arrivait souvent qu’on jouait devant des spectateurs qui ne parlaient pas français, mais la réception était quand même excellente. Les gens n’avaient aucune idée des messages que nos chansons véhiculaient, mais ça ne les empêchait pas d’apprécier la musicalité. Ça m’a rappelé ma jeunesse, où je tripais sur des tounes anglophones sans trop m’attarder aux textes."
Maintenant, le Québec aura droit à une nouvelle série de concerts après un certain moment d’accalmie du côté de Vulgaires Machins. "On prend des breaks volontairement. Comme ça, quand c’est le temps de revenir sur scène, on est tout excités et ça donne des spectacles qui sont encore plus vrais!"
À écouter si vous aimez /
Rancid, NOFX, The Vibrators