Albin de la Simone : Plusieurs chapeaux, une seule tête
Albin de la Simone en chanteur, en accompagnateur de Vanessa Paradis et en chef d’orchestre pour des musiques de films imaginaires, revoici un artiste formidable.
Ça fait bien une dizaine d’années que le nom Albin de la Simone évoque mille merveilles pour les amateurs de chanson française. Claviériste pour Souchon, duettiste avec Jeanne Cherhal, son parcours de chanteur n’est pas mal non plus: trois disques pleins de fantaisie, d’humour et de tendresse. Voilà un interprète qui ne craint pas d’afficher ses couleurs, de saluer le passé par quelques reprises bien choisies (Pierre Vassiliu, Piaf). Plume vive, méticuleux mélodiste, voix sensible.
Pas étonnant que Vanessa Paradis, sur les conseils de M, soit allée chercher Albin pour enflammer son retour en 2007. Sur disque, sur scène puis pour sa compil: "Pour le Best of, elle m’a proposé de réarranger deux chansons, raconte de la Simone au bout du fil. Elle m’a dit d’en faire quelque chose de beau avec des cordes ou avec du bois. C’étaient Marilyn & John et Scarabée. C’était la première fois qu’on collaborait ensemble sans intermédiaire, même si elle avait déjà fait un duo sur mon album. J’avais la trouille, mais ça s’est bien passé, on s’est rendu compte qu’on parlait le même langage. On avait envie du même son." Maintenant, cette aventure se poursuit par une tournée acoustique internationale avec Albin aux commandes des arrangements.
En plus de son travail comme musicien pour Vanessa Paradis (dont il fera aussi le bref lever de rideau), le chanteur aura sa propre scène pour un spectacle solo. Au menu, des morceaux de ses trois premiers albums ainsi que des nouveautés – primeurs d’un nouveau disque dont la sortie n’est pas encore fixée: "Cette année, à Paris, j’ai fait beaucoup de concerts solo, vraiment tout seul. J’y ai pris goût. Parallèlement, j’avais vachement envie de refaire de la musique instrumentale. J’écoute beaucoup de musiques de films et quelquefois très indépendamment des films! Parfois, je préfère l’image que je me fais d’un film au film réel. Le déclencheur a été Le clan des Siciliens d’Ennio Morricone. Je me suis dit que j’allais inventer des films dont j’aurais envie de faire la musique! C’est une base pour écrire de la musique instrumentale."
C’est à une aventure peu banale que nous convie l’artiste. Car la première partie de son spectacle solo est consacrée à ses talents pour tramer des partitions pour le cinéma. Pour cette portion titrée Cinéma fantôme, la comédienne Sophie Cadieux ne sera finalement pas sur scène avec lui à cause d’un conflit d’horaire. Elle sera remplacée par un invité-surprise, québécois: "Pour ce projet, j’ai fait 11 musiques de film, j’ai enregistré les thèmes principaux avec des musiciens. Je veux faire imaginer le film au spectateur sans en montrer la moindre image. Je présenterai des affiches, des storyboards, des critiques de journalistes, des costumes… Pour évoquer sans jamais montrer." À voir si vous aimez /
Alain Souchon, Vincent Delerm, Ennio Morricone