Black Taboo : La joke est pas finie
Black Taboo continue de célébrer la vulgarité, un sourire en coin. Avec Gold Tits City, la formation hip-hop de Québec revient à la charge. Show devant!
Nous pourrions dire que c’est un retour. L’infâme quintette hip-hop d’Orsainville, maître dans la parodie et ennemi juré de la censure, frappe à nouveau avec un troisième disque au titre éloquent: Gold Tits City. Le MC Charles "VICE" Bureau est enthousiaste à l’idée de sortir ce nouvel album et nous explique tout de go qu’un vinyle suivra, celui-là tout simplement intitulé Orsainville.
Et ce n’est pas tout, car Black Taboo vous invitera au cinéma IMAX ce printemps pour la projection d’un nouveau film. La vie du personnage Steve Lessard, guitariste métal en quête de salut, se retrouvera sur le grand écran. VICE nous explique que le dropout en question retournera sur les bancs d’école (grâce à une subvention), sans pour autant délaisser la musique. "C’est du sex, drug and rock’n’roll, comme d’habitude. Les fans de Steve Lessard ne devraient pas être déçus!" affirme-t-il.
Tous ces projets se bousculent et nous montrent que la formation, complétée par Rich, Pete, Cory et DJ Viciouskratch, n’est pas prête de laisser tomber le "party" qui a commencé avec Au nom du pad et du vice en 2003. D’entrée de jeu, on se rappelle la controverse qui avait suivi. Avec le succès du simple Godbless the Topless, Black Taboo goûtait à la médecine d’une sexologue vertueuse. ""L’intuable" Godbless the Topless! Tout juste avant le lancement de l’album Crosse-toé ça rend sourd [en 2006], cette sexologue avait décidé de s’exprimer dans le journal La Presse. J’imagine que c’était la période morte de la saison pour les médias, et voilà la controverse. Pendant trois jours, nous étions sollicités pour des entrevues! On était partout: à Denis Lévesque, chez Pierre Maisonneuve à Radio-Canada… C’est comme si on avait été bénis!" se souvient VICE en riant.
On dirait bien que le groupe est devenu un repère depuis, une sorte de baromètre pour mesurer la tolérance du public en fait de liberté d’expression. "Dernièrement, une radio de Québec a tenu une ligne ouverte à propos de Money for Nothing du groupe Dire Straits [le mot faggot s’y fait entendre dans un couplet] et de sa censure. L’animateur a demandé: quel serait l’artiste qu’il faudrait bannir? Le nom de Black Taboo est sorti et… Écoute, on s’est ramassés en première position assez vite! Mais ça, c’est parfait. Gold Tits City n’est pas encore sorti et on parle de nous. Parlez-en en bien ou en mal, nous autres, on vit très bien avec ça."
Il serait plutôt stupide de prendre au premier degré les propos sexistes et le langage ordurier du groupe. La philosophie de Black Taboo ressemble à s’y méprendre à celle de la formation rock Dance Laury Dance. "Lorsque les gens viennent nous voir en spectacle, ils comprennent qu’on est là pour avoir du fun. Si on n’a aucune pudeur à parler de ces sujets, c’est parce que ça nous fait rire. On n’a rien à cacher! Si on parlait de ces affaires-là avec de la haine… Ben là, ce serait tout autre chose. On parle de sujets tabous, mais on force personne à écouter notre musique."
À écouter si vous aimez /
Taktika, Mononc’ Serge, Beastie Boys