Keith Kouna : Monsieur Kouna
Musique

Keith Kouna : Monsieur Kouna

On l’a connu en tant que gourou de la formation culte Les Goules. Keith Kouna mène désormais une seconde vie en solo et la magie noire est toujours au rendez-vous.

Qu’on se le dise, s’il y a une formation qui s’est distinguée de l’ensemble du paysage musical au Québec dans les dernières années, il s’agit sans aucun doute des Goules. Mélangeant habilement prose, rock musclé, lyrisme et mises en scène complètement trash, le groupe originaire de Québec a écrit à lui seul une page de l’histoire du rock québécois.

Le chanteur Keith Kouna aura survécu à la mort du groupe et c’est maintenant en solitaire qu’il propage ses textes tantôt déstabilisants, tantôt émouvants. "Au début, c’était weird de se retrouver tout seul sur scène. En plus, j’arrivais avec un disque où il y avait ben de la guitare et du drum pis là, il fallait que je joue les mêmes chansons, mais seul avec une guitare. Quand tu as été habitué à être sur scène avec une gang comme Les Goules, ça fait une crisse de différence."

Des musiciens se seront ensuite greffés à cette aventure, et Kouna dit ne pas s’expliquer leur si fort calibre: "Par exemple, il y a Vincent Gagnon qui joue avec moi aux claviers. Le gars est un pianiste de jazz. Je sais pas trop ce qu’il fait avec moi. Ça doit lui servir d’exutoire au jazz. Y’a aussi Martin Bélanger à la guitare, Andy Stewart au drum… Je checke ça pis c’est toute des crisses de musiciens qui jouent avec moi!"

Les années monsieur, le premier effort solo de Keith Kouna, paraissait à la fin 2008. Deux ans plus tard, les idées bouillonnent toujours dans la tête du chanteur à la voix singulière. "Ça fait plus qu’un an que je travaille sur un projet de prochain disque et de nouveau show. J’ai écrit 24 tounes, mais j’en joue pas encore avec le band. Disons que c’est un projet à part. Une affaire d’une heure et quart d’inspiration classique. Ça m’arrive une fois de temps en temps de jouer quelques chansons de ce projet-là, mais c’est quand je donne des shows plus intimistes avec moins de musiciens sur scène. En plus, mes nouvelles tounes, je suis même pas capable de les jouer. Elles sont trop tough. J’ai été capable de les écrire, mais pour les interpréter, c’est un autre défi."

Comme son passé le relie directement à son ancien groupe, on est en droit de se demander si parfois cette réalité vient à le miner. Au dire de Kouna, il éprouve plutôt une grande affection envers cette époque où notamment les solos de clavier joués à l’aide de testicules faisaient partie du quotidien ou presque. "Le monde n’est pas trop achalant avec Les Goules. La plupart des gens ont adopté mes chansons en solo et comme je joue tout le temps quelques chansons de mon ancien band en spectacle, ça fait un bel équilibre. Nous-mêmes, les anciens membres, on s’ennuie des Goules. Avant d’être un groupe, on était des chums. Quand on prend de la bière le vendredi pis qu’on s’en vient chauds, on finit toujours par reparler des Goules et se dire: "Faudrait vraiment qu’on refasse de quoi un moment donné." On a refait un show en décembre de l’année passée pour le fun pis euh… osti d’crisse que c’était l’fun!"

À écouter si vous aimez /
Les Goules, Tom Waits et Daniel Johnston