Frank et le Cosmos : Intergalactique
Telle une comète, François Harvey, l’homme au centre du projet Frank et le Cosmos, voyage à travers des galaxies de musiciens.
"À Noël passé, je m’en venais tanné pis je me disais que c’était peut-être le temps de prendre un break, nous raconte François Harvey. Ça ne me tentait plus trop. Finalement, je me suis rendu compte que ce qui me tentait, c’était de triper à jammer avec mes chums que je ne voyais plus souvent. J’avais envie d’entendre les points de vue d’autres musiciens."
Depuis le lancement de L’appendice des corps célestes en 2007, on s’était habitués à voir sur scène la même formation lors des concerts de Frank et le Cosmos. Il arrivait parfois de légers remaniements, mais cette fois-ci, nous avons droit à un changement de personnel draconien. "Si j’ai nommé mon projet Frank et le Cosmos, c’est justement parce que le but était de pouvoir avoir une formation à géométrie variable. Je ne voulais pas m’empêcher de jouer avec qui que ce soit. Le cosmos, c’est ben vaste. Ça me donne du jeu pis c’est plus réaliste. La musique, c’est pas une job pis je peux pas demander aux gars d’être disponibles à l’année pour un projet aux dates complètement aléatoires."
Dans le nouvel alignement planétaire de Frank se trouvent désormais Julien Boily (basse) et Danaé Noury (échantillonnages). Pour sa part, Sébastien Maltais, qui faisait déjà partie de la constellation, s’est téléporté de la basse jusqu’aux tambours. "C’est une nouvelle gang, mais on dirait pas parce qu’on est déjà pas mal rodés. Ça ne paraît pas que Julien a recommencé à jouer de la basse depuis seulement six mois. Danaé commence à être ben à l’aise avec ses machines pis je pense que Sébastien est content d’être passé au drum; ça l’a mis un peu sur le qui-vive!"
Ce plaisir à se retrouver sur la corde raide est vraisemblablement au coeur de ce nouvel élan de Frank et le Cosmos. "De jouer avec des gars qui ne sont pas nécessairement des machines de musique, ça t’apporte des couleurs uniques. Tsé, les gars sont stressés, mais justement, ça nous sort de notre zone de confort. L’ancienne formation, c’étaient tous des chums pis des musiciens expérimentés et il s’était installé une sécurité. Il n’y avait plus de notion de risque. Là, ça me met sur le nerf et j’aime ça. C’est un high."
Outre cette quête d’adrénaline, le besoin de se redécouvrir et de se repositionner par rapport à ses chansons a grandement influencé Frank dans sa refonte cosmique. Ici, il s’agit d’un non-lieu en matière de querelles. "C’est le fun de s’entourer de l’énergie de personnes qui te font du bien, comme celle de Julien, dont je respecte beaucoup le travail en arts visuels. Même chose pour Danaé avec ses poèmes et sa musique éclatés. Ça n’a pas été un choix contre les anciens musiciens. C’est une question d’époque; on était tous rendus là et ça ne veut pas dire que je ne rejouerai plus avec ces gars-là."
Décidément, ce Frank a un petit quelque chose de la comète de Halley.
À écouter si vous aimez /
Pink Floyd, Radiohead, Karkwa