Marcie : Salut sarrau!
Musique

Marcie : Salut sarrau!

L’auteure-compositrice-interprète Marcie a préféré la guitare au stéthoscope afin de gagner sa vie.

Les médias nous cassent régulièrement les oreilles avec la pénurie de médecins de famille. On accuse généralement la situation politique ou financière d’être responsable de ce manque d’effectifs. Un nouveau facteur s’ajoute maintenant: la chanson. Du moins, c’est la faute de la musique si Marcie ne sera pas votre prochain médecin de famille. "J’étudiais à l’Université Laval en médecine internationale et en langues modernes. Avant que je gagne la Bourse Objectif Scène en 2009, je n’avais même pas en tête de me lancer en chanson un jour, raconte-t-elle. Ensuite, j’ai eu la chance de participer à la Bourse Rideau il y a un an; j’avais décidé de faire une pause d’études de six mois afin de bien m’y préparer. Finalement, je n’ai pas repris mes études en médecine. Au lieu de ça, je suis présentement à l’École nationale de la chanson de Granby. On verra après si ça fonctionne; de toute façon, je n’ai pas encore 1000 ans."

Au dire de Marcie, il semble que les six mois de préparation auront valu leur pesant d’or. "Rideau, c’est une belle vitrine, et comme j’ai encore beaucoup à apprendre, le 20 minutes que tu joues est assez long pour être stressant. Je jouais juste avant Luc De Larochellière en plus! Mais c’est dans un contexte comme ça que tu apprends le plus. J’ai bien l’intention de refaire Rideau et de mettre tout ça en application."

Grandement influencée par Jewel à ses débuts, Marcie ne donne toutefois pas dans la pâle copie. Dans ses chansons à l’identité bien définie, la chanteuse de 21 ans accorde une grande importance aux textes. "Les premières fois que j’ai joué mes chansons devant un public, c’était dans le cadre des soirées de poésie au Café-théâtre Côté-Cour. À chaque soirée, il y avait un thème prédéfini. Ça m’aidait à trouver des sujets de chansons inspirants. Dans ce genre de soirées, tu te forces pour écrire des textes, car c’est avant tout la poésie qui est à l’avant-plan. Heureusement, quand tu fais des chansons en français, tu peux jouer avec les mots à l’infini."

D’ailleurs, ce mode de composition rigoureux et régulier, sous le joug de thèmes imposés, se perpétue encore aujourd’hui. "À l’École nationale de la chanson, il faut que je livre une chanson toutes les deux semaines. Comme elles sont scrutées à la loupe par mes profs, je ne peux pas faire ça à la légère. Quand tu commences à écrire, tu attends que les chansons viennent à toi. Ça se fait souvent un peu par hasard. Une idée te vient subitement à l’esprit et c’est parti. Mais quand tu veux en faire une carrière, tu n’as plus le choix de trouver des façons d’aller vers les chansons, de provoquer l’inspiration."

Quand on voit tout le sérieux que Marcie met dans ses chansons, on se dit qu’on aurait aimé l’avoir pour veiller sur notre santé. Mais bon, sa musique se charge à merveille de notre moral.

À écouter si vous aimez /
Jewel, Georges Brassens