K.Maro : Best of K.Maro
Avec près de 20 ans d’expérience derrière la cravate et 2,5 millions d’albums vendus à travers le monde, le rappeur K.Maro a envie de ressortir ses meilleurs tubes pour son propre plaisir… mais surtout pour celui de son public.
Marjolaine Arcand
Elle est bel et bien révolue l’époque où le jeune Cyril Kamar chantait La belle histoire au sein du groupe Les Messagers du son (LMDS). Cinq albums solos plus tard, celui qui se fait désormais appeler K.Maro a parcouru assez de chemin pour présenter un spectacle qui regroupe uniquement ses succès des dernières années.
"Ça donne une formule gagnante, c’est assez festif", admet le rappeur qui, accompagné de sept musiciens et choristes, en profitera pour faire un premier concert en bonne et due forme à Shawinigan.
Le chanteur libano-canadien a le luxe de considérer sa carrière musicale comme un hobby. "J’ai commencé très jeune et je connais le métier comme le fond de ma poche. C’est un vrai plaisir pour moi, mais mon vrai métier, c’est de produire des artistes et de les amener à réaliser leurs rêves."
En effet, il y a bientôt 10 ans, K.Maro a mis sa carrière sur pause pour fonder son propre label, K.Phone inc. "Je fais passer mes artistes avant moi, parce que ça me tient à coeur", révèle celui qui a produit, entre autres, le rappeur trifluvien Ale Dee. "Maintenant, il vole de ses propres ailes et a sa propre étiquette."
Loin de le déranger, le cheminement de son protégé le rend plutôt fier. "Mes artistes ne sont pas obligés de rester avec moi. La collaboration peut être à court terme, juste pour un album. Je ne réfléchis pas à ce qui est technique. Je fonctionne au feeling", explique-t-il.
En plus d’être à cheval entre deux carrières, K.Maro partage sa vie entre le Québec et le Vieux Continent. "Je passe la majeure partie de mon temps là-bas. Je dois être présent pour les artistes que je produis." Mais environ chaque trimestre, il se fait un devoir de revenir en sol québécois. "C’est plus relax ici", avoue-t-il.
MOINS BLING-BLING
Malgré tout, il a trouvé le temps de lancer un nouvel album, en avril dernier. "Ma musique est généralement très organique, mais là, c’est plus électro, on a beaucoup utilisé l’informatique." Le titre de l’album, 01.10, en fait foi, puisqu’il fait référence au code binaire des ordinateurs.
Il s’agit aussi de la date qui a marqué le passage à la trentaine du rappeur. "Plus jeune, j’ai eu une grosse époque bling-bling. Je surfais sur la vague, c’était ce que je vivais à ce moment-là. Mais à 30 ans, je vois les choses différemment. C’est l’évolution normale des choses."
C’est donc à travers des textes plus matures que l’artiste s’adresse à son public. Évitant un ton moralisateur, il souhaite simplement lancer un message d’espoir aux jeunes. "Je ne viens pas d’une grande famille, je n’ai pas hérité de quoi que ce soit. Je ne suis pas plus chanceux qu’un autre", estime-t-il. Comme quoi tout le monde peut l’avoir, la belle histoire.
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