Bartula : Une vieille histoire
Bassiste de la formation Caïman Fu, producteur (Viviane Audet, Lauren Posner), Igor Bartula tente sa chance avec Bartula, un projet solo inspiré des traditions de l’ex-Yougoslavie, son pays d’origine.
"Ce projet solo, c’est le premier projet sur lequel j’ai travaillé quand je suis arrivé ici, il y a 15 ans. Dans le temps, on avait enregistré un petit disque avec Fabiola [Toupin], qui chantait en serbo-croate. C’était assez beau. Comme j’étais toujours dans d’autres projets, je le laissais beaucoup de côté. Mais j’y revenais tout le temps quand je pouvais. Le spectacle à la salle Louis-Philippe-Poisson, c’est comme un nouveau départ, donc. Un vrai départ", insiste le Trifluvien d’adoption Igor Bartula.
Cet envol, il le réalise avec Éric Charland (percussions), Martin Bournival (accordéon), Fabiola Toupin (voix) et le virtuose Youri Slovak (violon). Des musiciens québécois triés sur le volet qui donnent un souffle plutôt original à ce projet aux bases européennes. "Cette formation, c’est un peu la continuation du groupe de mon père qui a existé à Sarajevo pendant 25 ans, explique le bassiste. On fait des compositions traditionnelles. Juste de les jouer avec des musiciens québécois, ça change la sauce de départ."
Quels ingrédients les artistes d’ici ajoutent-ils à la recette? "Les musiciens qui viennent de l’ex-Yougoslavie ont déjà ça dans leur sang. Ils savent comment cette musique sonne. Mais les Québécois, comme ils ne sont pas habitués de la jouer, l’interprètent chacun à leur manière. Ça donne tout le temps du nouveau. En tout cas, pour moi, c’est super intéressant."
Malgré tout, l’essence est respectée. "Les Balkans, l’ex-Yougoslavie, c’est une région qui vit des perturbations depuis des siècles. C’est par la musique que les gens évacuent leur douleur. Elle est donc très festive, même si les paroles sont souvent très lourdes et mélancoliques. C’est de la musique qui fait danser."
Ailleurs…
Bassiste, pigiste, producteur… Igor Bartula porte différentes coiffes. Ces mois-ci, où vont ses énergies? "En ce moment, elles vont à 80 % dans l’événement multiculturel Mosaïque [qui aura lieu du 20 au 22 mai]. On en est à notre deuxième édition et ça se passera au Parc portuaire, avec une grande scène. C’est un petit peu plus gros cette année! Ça demande donc un peu plus de travail. À part ça, je mets mes énergies dans mon groupe Caïman Fu et dans… Les Tireux d’roches." Toussotement interrogateur. "Ça fait trois mois. C’est quelque chose: on dirait une gang d’où je viens, mais québécoise!" lance-t-il en riant.
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