Ian Kelly : Un long combat
Ian Kelly, dont le deuxième album Speak Your Mind est à la veille d’être certifié disque d’or (40 000 exemplaires distribués), est de passage dans la région.
Ian Kelly a l’habitude de trimer dur. Que ce soit sur scène devant des tough crowds outre-mer ou au milieu d’un horaire du temps qui semble considérablement chargé, le parcours qu’a entrepris l’auteur-compositeur dès les premiers instants de sa carrière musicale au tournant du nouveau siècle fut celui d’un combattant qui ne l’a jamais eue facile et qui, à force d’acharnement enthousiaste, a pavé la voie à une notoriété de plus en plus tangible.
Si, communément, les albums connaissent tout au plus une durée de vie de deux ans, l’historique de Speak Your Mind laisse croire que Kelly a touché un public d’une façon éloquente, pour ne pas dire de la bonne façon. C’est bien beau le succès, mais bosser tout près de trois ans à la promotion d’un CD, on en revient, non? "C’est clair, je suis passé à autre chose", affirme de but en blanc le chanteur. "Depuis septembre dernier que je suis plus occupé à enregistrer le nouvel album qu’à faire des concerts de Speak Your Mind", mentionne-t-il à propos de la tournée qui ne finit plus de finir, propulsée par le succès radio du simple Take Me Home.
"Au-delà du succès commercial, un disque d’or, ce que ça veut dire pour moi, c’est que ça me rappelle tout le travail et les sacrifices qu’on a dû faire, les personnes autour de moi, pour que je fasse de la musique dans la vie." Une courte réflexion et il poursuit: "J’ai jamais dit que j’étais un artiste. J’ai jamais pris de cours de guitare, de chant ou quoi que ce soit. Je bidouille devant mon ordi; je fais la vidange du trop-plein qu’il y a dans ma tête."
Entre en jeu ce nouvel album autoréalisé, dont la parution est prévue en mai; un projet qui survient à un moment clé pour le chanteur à l’abondance d’idées de plus en plus encombrante. "Ça va mal sur notre terre. Les gouvernements sont inactifs. Ça part de loin: les gens sont surendettés, ils n’ont pas fini de payer leurs écrans plasma et leurs sofas… Le sort de la terre passe en dernier. Ce qui me désole, c’est de voir que, à court, moyen et long terme, la priorité des gouvernements reste l’économie. Et je trouve triste que les gens ne sentent pas cette urgence de faire quelque chose pour améliorer la situation", affirme le philanthrope qui, tout récemment, chantait à Québec pour David Suzuki, à l’occasion de son liminaire Sommet de l’hiver. "Je ne suis pas toujours d’accord avec son discours, comme il ne doit pas être d’accord avec tout ce que je dis; c’est de bonne guerre. L’important, c’est d’être le meilleur humain possible, et je crois que Suzuki y aspire", conclut-il.
À écouter si vous aimez /
Tom McRae, Jason Bajada, Coldplay