Lucky Bloom : Bedroom Rockstars
Lucky Bloom, c’est la rencontre entre un gars du Lac qui manie la guitare avec brio et une fille de l’Ontario dotée d’une des voix les plus percutantes du moment. Rien de moins.
Depuis plusieurs années, elle n’avait pour seul public que les murs de sa chambre. De son propre aveu, elle était une "bedroom rockstar". La vie aura mis sur le chemin de Jennifer Tessier le musicien Mark Parker et c’est ainsi que le duo Lucky Bloom aura vu le jour. "J’étais en France cet été et j’ai rencontré un gars avec qui je jouais quelques tounes, raconte Jennifer. Il les avait enregistrées dans sa salle de bain sur son laptop et il les avait mises en ligne sur son blogue personnel. Une amie a entendu ça et elle m’a dit d’aller voir Mark, qu’il allait savoir quoi faire avec ça."
Au dire de Parker, la connexion avec Jennifer, qu’il qualifie d’ailleurs de "Wi-Fi", aura été instantanée. "On a commencé à jammer ensemble quelques minutes et ça a cliqué tout de suite. J’ai fait signe à Jennifer de peser sur "Rec" et on a enregistré la pièce Going Down sans même l’avoir jouée auparavant." Comme dans un beau conte de Noël, la magie aura ensuite continué d’opérer. "J’avais des riffs en banque et Jennifer avait pas mal de textes, donc on a mixé ça ensemble. Jennifer repartait en Ontario pour le temps des Fêtes et elle voulait rapporter un cadeau de Noël, alors en moins d’un mois, on a enregistré une dizaine de tounes."
Il faut savoir que Lucky Bloom, c’est du bon folk aux accents bluesy et parfois country, mais c’est avant tout la voix riche et sublime de Tessier. À celle-ci se fond à merveille le chant de Parker, pas vantard pour une cenne. "Ça fait longtemps que je joue de la guitare, mais le chant, c’est très récent pour moi. C’est Noël Fortin qui m’a botté le cul. Mais bon, on est mauvais juge de soi-même et chaque fois que je chante, j’ai l’impression de faire un tour d’Humiliatron."
Sachant que la chanteuse de Lucky Bloom est anglophone d’origine, il est tout à fait logique que ses textes soient dans la langue de Shakespeare. Toutefois, il y a aussi une fonction pratique à ce choix linguistique. "De chanter en anglais devant des auditoires majoritairement français, c’est certain que ça me permet une certaine distance. Ça m’a beaucoup aidé car je n’avais jamais chanté sur scène avant Lucky Bloom. En plus, les textes de mes chansons sont très personnels. C’est sûr que si un jour, j’ai à chanter devant un public anglophone, je n’aurai plus ce mur."
Que ce soit ceux d’une chambre à coucher ou celui de la langue, les murs ont des oreilles et jusqu’ici, Lucky Bloom leur plaît.
À écouter si vous aimez /
Blue Rodeo, Janis Joplin