Rafael Zaldivar : En mouvement
Musique

Rafael Zaldivar : En mouvement

Le moins qu’on puisse dire du pianiste cubano-québécois, c’est qu’il a le vent dans les voiles. Entretien avec la "Découverte de l’année 2011" au récent gala Opus du Conseil québécois de la musique.

Arrivé au Canada il y a une demi-douzaine d’années, Rafael Zaldivar a suivi un parcours ascendant sans faute qui lui a valu le respect de ses pairs, l’éloge de la critique et de nombreux honneurs. Après avoir remporté le premier prix du Concours de la relève Jupiter-Vandoren dans le cadre de Jazz en rafale 2009, le musicien natif de Camagüey s’est vu sacrer Révélation Radio-Canada Musique pour la saison 2010-2011 en jazz, notamment pour son premier album Life Directions paru sous étiquette Effendi. Bien que cet accueil et ce soutien l’enthousiasment, le jeune pianiste refuse de s’asseoir sur ses lauriers. "Pour moi, ces reconnaissances sont importantes: pour le moral du musicien, pour la motivation, affirme Zaldivar. Tout ça va rester dans mon bagage, c’est sûr, mais je refuse de m’arrêter là."

Cette soif d’évoluer constamment ne saurait nous surprendre de la part du jeune homme issu d’une famille de musiciens, et qui joue du piano et des percussions depuis l’âge de 10 ans. Pas plus qu’on ne s’étonnera de l’admiration de Zaldivar pour l’iconoclaste Thelonious Monk, moine solitaire du jazz moderne et pianiste au jeu déroutant, dont il a repris deux compositions sur son disque (Four in One, Off Minor). "Monk, c’est le résumé pianistique de toute la musique afro-américaine. On dit souvent qu’il n’a pas de technique, mais c’est absolument erroné. Il maîtrise parfaitement l’essence des rythmiques du jazz et la syncope. Et comme compositeur, il incarne l’évolution de l’organisation des accords. C’est pourquoi encore aujourd’hui, aucun pianiste de jazz ne peut faire l’économie de l’étude de son oeuvre."

Même s’il s’intéresse depuis ses débuts à ses réputés compatriotes qui se sont illustrés au piano (de Frank Emilio Flynn à Gonzalo Rubalcaba, en passant par Bebo et Chucho Valdés), il confesse sans ambages une passion et une curiosité infinies pour les figures de proue du M-Base, les saxophonistes Greg Osby et Steve Coleman, qu’il tient pour des influences majeures sur sa propre démarche. "J’ai beaucoup à apprendre, je le sais", affirme celui qui entrera bientôt en studio pour enregistrer son nouvel album. "Mais justement, un artiste se doit toujours d’être en mouvement, en évolution."

Le 13 mars, à 20 h
Au Studio du Centre Segal
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Thelonious Monk, Danilo Pérez, Gonzalo Rubalcaba