Colin James : Colin de blues
Colin James rebondit et célèbre un nouveau contrat de disques. Avant la sortie de son nouvel album, il s’offre un retour sur scène sans fanfare ni trompette.
Une carrière en musique est toujours ponctuée de rebondissements, et un artiste doit s’adapter aux dictats des modes. Surtout si son répertoire est teinté par une musique typée comme le blues. Colin James en sait quelque chose. Après un début de carrière fulgurant à la fin des années 80, alors que le blues rock pouvait prétendre au succès commercial et se hisser dans les palmarès radiophoniques, l’artiste canadien a dû se réinventer plus d’une fois. Le voici maintenant de retour au sein de la multinationale EMI, avec laquelle il vient de signer un contrat. Un nouveau chapitre pour celui qui avait connu un premier revers en 1993.
"Pearl Jam et Nirvana, résume-t-il en riant. Dès que la "vague Seattle" nous est tombée dessus, on savait tous que le monde de la musique venait de changer. Et par la suite, le téléchargement de la musique et Napster allaient redéfinir la relation entre les grosses étiquettes de disques et leurs artistes. En 1993, je n’étais plus joué à la radio. Les gens ne voulaient plus entendre des groupes comme Los Lobos, par exemple. Alors, j’ai fondé The Little Big Band. Avec ce nouveau projet, ancré dans une esthétique années 50, j’ai pu toucher un nouveau public. J’ai même pu jouir d’un succès critique et être pris au sérieux à titre de musicien! C’est ça, la vie, tu dois rebondir et te réinventer. Après plus de 20 ans dans ce métier, je constate qu’on doit rester modeste et travailler. Un jour, tu es à la mode, ensuite c’est l’oubli… et alors? Ce qui compte, c’est de durer."
Colin James est encore surpris de se retrouver à nouveau au sein de l’écurie EMI, sa toute première maison de disques en carrière. Un retour souligné avec la parution d’une nouvelle compilation intitulée Take It from the Top. "J’ai le même agent que le groupe canadien Hedley, lui aussi chez EMI. Cet agent m’a dit qu’il aimerait tenter le coup et savoir si la compagnie voudrait produire un nouvel album avec moi. Je n’y croyais pas vraiment, mais pourquoi ne pas essayer? Et finalement, me voici en studio avec le producteur Bob Rock, celui-là même qui avait mixé mon premier vinyle et la chanson It’s Gonna Be Alright! De retour au bercail après sept ans! J’adore ça, je viens de faire paraître une compilation et je termine un nouvel album. C’est un nouveau départ, je peux maintenant affirmer que ma brève carrière d’artiste indie est terminée!" illustre-t-il à la blague.
De là l’idée de repartir sur la route avec une tournée acoustique, seulement accompagné de son guitariste Chris Caddell. Une sorte de rétrospective qui lui permet aujourd’hui de revenir en arrière sur un répertoire marqué par les succès Five Long Years et National Steel. "C’est tout simplement deux gars avec leurs guitares sur scène. Un spectacle où nous proposons quelques surprises et avec lequel on se fait plaisir. J’aime beaucoup John Hiatt, je chante I’m Losing You de John Lennon, du Van Morrison aussi. Ça fait maintenant presque trois mois, j’adore cette formule! Je ne pouvais pas patienter jusqu’à la sortie du nouveau disque pour faire de la scène. Comme d’habitude, je ne tiens pas en place!"
À écouter si vous aimez /
Big Bag Voodoo Daddy, George Thorogood, Ry Cooder