Opéra Cendrillon de Massenet / Normand Chouinard : Opéra princier pour fille rêveuse
Musique

Opéra Cendrillon de Massenet / Normand Chouinard : Opéra princier pour fille rêveuse

Le Cendrillon de Massenet est un opéra comique avec des moments tendres. Entretien avec le metteur en scène Normand Chouinard, un expert dans l’art de faire rire et d’émouvoir.

Pour faire la mise en scène de l’opéra Cendrillon, Normand Chouinard est devenu chargé de cours pour l’École de musique de l’Université de Sherbrooke. "J’ai été directeur du Conservatoire d’art dramatique pendant six ans, souligne-t-il. Travailler avec des étudiants m’a toujours plu." Voulant pratiquer son beau métier dans la région (car il y réside), l’homme de théâtre a offert ses services à l’institution. Parions que son curriculum vitae n’a pas traîné trop longtemps dans une pile…

"J’ai su qu’on y avait monté l’opéra Les noces de Figaro de Mozart il y a de cela quelques années", raconte Chouinard qui, lui, montait la pièce Le mariage de Figaro au Théâtre du Nouveau Monde en 2009. "Je cherchais une version française des Noces et on m’avait guidé vers le texte d’Eric Emmanuel Schmitt que l’École de musique avait choisi. Ça m’a amené à la bibliothèque de l’endroit. Je suis reparti de mon côté en me disant que des choses intéressantes se faisaient ici."

L’arrivée du metteur en scène bonifie donc la nouvelle production de l’École de musique: Cendrillon de Massenet. Au-delà du fait que les princesses ont toujours la cote, cet opéra s’est imposé pour une raison fort simple. "Il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes dans les classes de chant et assez curieusement, il y a plus de rôles d’hommes que de rôles de femmes dans les opéras… C’est la même chose au théâtre. Cendrillon, c’est une jeune femme, sa belle-mère, ses soeurs, des fées… C’était donc une belle occasion de le monter."

Lorsqu’il travaille avec les chanteurs de l’École de musique, est-ce que son approche est semblable à celle qu’il emploie avec les jeunes comédiens du Conservatoire? "J’essaie au maximum qu’elle soit la même. Les chanteurs ont moins d’expérience de scène – ils ont surtout travaillé leur voix -, mais ce que je leur demande, c’est ce qu’on demande à tous les acteurs, soit de vivre le personnage, de le rendre près de ce que nous sommes aujourd’hui en 2011. Une jeune laissée-pour-compte qui continue d’espérer et de rêver, c’est tout à fait actuel."

Ce n’est donc pas pour rien que l’histoire de Cendrillon fait partie de ces classiques qu’on raconte aux enfants avant le dodo. Or, si tout le monde connaît le conte, l’opéra de Massenet réserve des surprises. "Ce qu’il y a de plus, c’est la présence du père. Dans l’histoire qu’on connaît, le père est mort; Cendrillon est seule avec sa belle-mère et ses soeurs. Dans le cas de l’opéra, le père est là, mais il n’a pas de colonne; il ne se tient pas devant sa femme. Il s’est marié pour se rapprocher de la cour, car même s’il est riche, c’est sa femme qui a des lettres de noblesse. J’en ai fait un pleutre, mais heureusement pour lui, il va avoir son moment de vengeance. Ça donne des scènes qu’on ne voit pas dans le conte de Perrault. Mais la belle-mère qui veut placer ses deux filles pour en faire des princesses… c’est comme dans le film de Walt Disney! (rires)" Nous voilà rassurés!

À écouter si vous aimez /
Les noces de Figaro de Mozart, Le mariage de Figaro de Beaumarchais, les princesses