Leif Vollebekk : En transit
Leif Vollebekk se produira sur scène à Québec avant de s’envoler pour l’Europe. Ce nomade de la musique ne tient pas en place, comme en témoigne son folk.
"On me dit de tourner, alors je tourne!" C’est en ces termes que Leif Vollebekk nous résume son horaire des derniers mois. Après la parution de son premier album Inland, l’année dernière, l’auteur-compositeur-interprète a visité l’Angleterre, la France, les États-Unis et la côte ouest canadienne en quête de nouveaux auditeurs. C’est peut-être pour cette raison qu’on l’a rarement vu sur scène au Québec. Malgré tout, l’artiste montréalais trouve toujours le temps de faire un spectacle ou deux dans sa ville, entre deux séjours sur la route.
Le dernier voyage inscrit à son agenda: Austin, Texas, au festival SXSW (South by Southwest). "Il y avait beaucoup de distractions, même trop de stimuli! se rappelle-t-il. Une semaine incroyable. Lorsque j’y suis arrivé, j’ai rencontré un "vétéran" du festival qui m’a dit que ce qui comptait, ce n’étaient pas nécessairement les spectacles, mais surtout les contacts que tu fais en personne. Pour les spectacles, tout va tellement vite… Tu n’as presque pas le temps d’accorder ta guitare! Je n’ai pas fait autant de spectacles que les autres artistes. Je voulais prendre ça slow et m’adapter à tout ça. La prochaine fois, je saurai à quoi m’en tenir!"
C’est bien là un comportement en phase avec la personnalité de Vollebekk. Pour lui, rien ne semble urgent. Paisible, il se laisse plutôt aller à la réflexion, et cultive l’écriture et la composition à un rythme bien personnel. "Je suis autodidacte et je reste le plus naturel possible. J’ai besoin de temps pour mieux comprendre, m’initier à de nouveaux répertoires. Au départ, ce qui m’intéressait dans la musique, c’étaient seulement les mélodies et non les paroles. Avec les Beatles et Radiohead, tu as l’impression d’être devant un spectre sonore multicolore. Lorsque tu découvres Bob Dylan, c’est totalement différent. On dirait qu’il y a une seule couleur pour chacun de ses albums! C’est à force d’écouter Dylan et Nick Drake que l’écriture est devenue primordiale pour moi. En ce moment, je commence à parcourir l’anthologie de la musique folk d’Harry Smith [sur étiquette Smithsonian Folkways]. Tu vois, je continue d’apprendre!"
Cet "apprentissage", il le fait parallèlement à la production de son deuxième disque. En compagnie du réalisateur Howard Bilerman (Arcade Fire et Godspeed You! Black Emperor), Vollebekk peaufine le tout au studio Hotel2Tango à Montréal. Si Inland fut inspiré par un voyage en Islande et par les paysages de l’île, ce nouvel album semble plutôt tremper dans la jungle urbaine. Un nouveau canevas pour ce multi-instrumentiste folk dont la voix fait penser à celle de Jeff Buckley. "J’ai l’impression que les chansons qu’on trouve sur Inland sont très poétiques. C’est un monde parallèle! Avec ces nouvelles pièces, je suis plus dans le concret. On se retrouve au coeur de situations sociales typiques, et la ville en est le décor. Ça me libère l’esprit! La musique intègre aussi de nouveaux sons, de nouvelles textures. C’est comme si la musique de Neil Young croisait celle de Dylan!" conclut-il, amusé.
À écouter si vous aimez /
Jeff Buckley, Patrick Watson, Nick Drake