Wire : Fil conducteur
Wire s’efforce d’avoir toujours une longueur d’avance et d’être souvent là où on ne l’attend pas.
Depuis ses débuts sur disque en 1977, Wire a toujours tenté de sortir des sentiers battus, expérimentant avec les sons, les formes et les styles. Aujourd’hui, après quelque 35 ans d’audace et d’innovation, l’influente formation britannique, dans laquelle trois des quatre membres initiaux sont toujours actifs, s’apprête à venir défendre sur scène son douzième album studio.
Red Barked Tree renvoie Wire à un son proche de ses trois premiers efforts – encore et toujours les plus appréciés -, un disque où les guitares (re)prennent le dessus sur les sonorités électroniques abstraites que le groupe affectionnait il n’y a pas si longtemps, à la suite du précédent Object 47 (2008) en quelque sorte. "Oui et non, nuance Colin Newman au bout du fil. Les prémices de ce disque remontent à 2004, lorsque Bruce (Gilbert) a quitté le groupe. C’était une période assez sombre pour nous tous. Nous ne nous parlions plus, et lorsque Graham Lewis (bassiste), Robert Grey (batteur, autrefois surnommé Robert Gotobed) et moi avons repris contact en 2006, nous avons tout de suite émis le désir de faire un album. Nous avions déjà travaillé sur quelques chansons quand Bruce était encore là et c’est à partir de ces maquettes que nous avons conçu Object 47. Donc, ce disque est en quelque sorte la fin d’une certaine période de Wire alors que Red Barked Tree en souligne une nouvelle. C’est un album conçu à la suite des nombreux shows que nous avons donnés en 2008 et 2009, un album qui reflète une dynamique de travail complètement différente de celle que nous avions à quatre", détaille le chanteur et guitariste du combo post-punk britannique.
Durant plusieurs années, Wire refusait d’interpréter sur scène ses anciens morceaux, allant même jusqu’à engager en première partie un groupe qui reprenait l’album Pink Flag. Depuis quelque temps par contre, les "classiques" de la formation sont revenus en grâce. "Il faut comprendre que lorsque nous avons repris du service au milieu des années 80, on ne voulait pas passer pour un groupe un peu pathétique aux yeux du public anglais. On se concentrait donc uniquement sur nos nouvelles compositions. Mais depuis quelques années, il y a tous ces gens qui étaient trop jeunes pour nous voir à l’époque qui désirent entendre ces chansons, et il y a aussi tous ceux qui n’ont jamais eu la chance de les entendre en dehors du Royaume-Uni. Nous en reprenons donc quelques-unes, que nous modifions la plupart du temps; des fois un peu, des fois tellement que le public n’arrive même pas à les reconnaître!"
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Pere Ubu, The Fall, Gang of Four