Gaëtan Roussel : Les copains d'abord
Musique

Gaëtan Roussel : Les copains d’abord

Gaëtan Roussel aime Ginger, et celle-ci le lui rend bien. Sa première production solo connaît le succès, et l’artiste est plus libre que jamais. S’ouvrir aux autres, c’est payant.

Le succès colle à la peau de Gaëtan Roussel ces dernières années. Depuis 2008, avec la parution de l’album Bleu pétrole d’Alain Bashung, une nouvelle carrière a débuté pour le chanteur de Louise Attaque. La critique a réservé un accueil plus que favorable à son travail, lui qui a écrit ou coécrit six pièces sur ce disque – le dernier en carrière de Bashung -, dont Je t’ai manqué, Résidents de la République et Je tuerai la pianiste. Lorsqu’il a raflé le trophée d’interprète de l’année au gala des Victoires de la musique en France, au mois de mars, il n’a pu s’empêcher de souligner ce chapitre déterminant.

"Bashung a reçu le même trophée il y a trois ans, à la suite de la parution de Bleu pétrole, se rappelle-t-il. Quelques années plus tard, me voici dans la même situation, avec un album solo en poche: Ginger. J’avais envie de le saluer. Avec lui, je constate qu’il y a beaucoup de premières fois. Avant Bashung, je n’étais qu’un artiste qui fonctionnait en groupe: Louise Attaque, Tarmac… En travaillant avec Bashung, j’ai su composer et écrire pour quelqu’un d’autre. Je me retrouvais, en tant qu’individu, associé à un projet extérieur et entouré de nouveaux artistes. Après lui, non seulement je me retrouve avec un projet solo, mais j’ai travaillé avec Vanessa Paradis et Rachid Taha aussi. Cette rencontre a déterminé plein de choses, dont Ginger. Et attention, ce projet solo s’est construit avec plusieurs individus. Ce n’est pas un travail en solitaire. C’est avant tout un projet de rencontres."

En effet, les noms se multiplient sur Ginger. Le producteur Tim Goldsworthy (LCD Soundsystem) y fréquente le réalisateur Mark Plati (David Bowie, Rita Mitsouko). On y retrouve aussi Gordon Gano (qui chante Trouble sur l’album) du groupe Violent Femmes et l’interprète Renee Scroggins de la formation ESG. Tous des coups de coeur de Roussel, qui avait fait sa liste avant de se lancer en studio. "Il fallait partir d’envies pour que ça puisse naître. Une de celles-là était de rencontrer Renee Scroggins et de l’inviter à chanter. J’avais mes idées dans mon coin, je suis allé la voir chez elle aux États-Unis avec mes maquettes, et on s’est entendus. Il ne fallait pas que ce soit du collage, il fallait plutôt qu’elle trouve sa place et qu’elle devienne une voix parallèle à la mienne. Est-elle une muse? Un petit peu, quand même. Je suis un grand admirateur d’ESG. Mais c’est surtout l’artiste qui m’intéressait."

C’est un petit bijou de pop que nous a offert Gaëtan Roussel avec Ginger. Difficile de résister à Si l’on comptait les étoiles (qu’il chante avec Scroggins), Clap Hands et le premier simple Help Myself (Nous ne faisons que passer). "Je voulais ouvrir différentes portes, et en même temps réfléchir sur ce que pourrait être la colonne vertébrale de ce disque. Tout s’entrecroise. L’idée de proposer Help Myself comme premier single me plaisait. J’avais l’impression qu’elle représentait bien ce que j’avais essayé de faire sur cet album: le mélange des rythmes, l’anglais et le français. Là, j’ai offert quelque chose de différent. On n’est jamais à l’abri d’une surprise. Tant mieux si ça marche!"

À écouter si vous aimez /
Miossec, Mickey [3D], Bashung