Les Gig’s : Avant l’explosion
Après avoir raflé de nombreux prix dans la région, Les Gig’s en sont à défendre leurs chansons sur scène et à peaufiner le tout avant le grand saut.
Lorsqu’il est question de formations musicales provenant du mythique "haut du Lac", on s’attend naturellement à du rock bien gras. Bien qu’il soit originaire de cet eldorado de la distorsion, le groupe Les Gig’s détonne largement de ce registre sonore. "On faisait beaucoup plus de trucs expérimentaux au début, et avec du recul, c’était vraiment à chier, commente en riant le claviériste Kim Villeneuve. Là, on a trouvé une tangente qui risque de se poursuivre dans notre musique. On va continuer dans un registre de pop dark et électro."
En spectacle, le chanteur Maxime Tremblay et Kim, sont à l’avant-plan. Le premier livre ses chansons avec intensité, tandis que le second donne une performance des plus énergiques. Un tel ménage entraîne-t-il parfois des frictions? Selon Kim, il semble que non: "On est très conscients de nos rôles. Souvent, il y a des divergences d’idées, mais ça, c’est un peu normal quand on compose ou quand on fait la mise en scène. On réussit tout le temps à trouver un terrain d’entente. C’est con, mais on fonctionne avec le bon vieux principe du vote. Comme on est cinq, il y a toujours une majorité."
À la suite de leur participation à de nombreux concours de la région où ils ont récolté plusieurs prix auprès des jurys et du public, Les Gig’s auraient pu se laisser prendre au piège de la complaisance. Toutefois, comme le dirait notre Plume national, le groupe est bien ouvert aux commentaires. "Tu fais de la musique pour toi, mais c’est le public qui te fait vivre. Quand des gens qui nous suivent nous font part de leurs commentaires, on y porte une attention. Surtout quand ça fait une vingtaine de personnes qui nous disent que telle toune, c’est plus ou moins ça, on le prend en considération."
Outre le public, des gens du milieu musical se sont eux aussi prêtés au jeu de la critique. "On a fait affaire avec des personnes de l’industrie qui nous ont "drivés" comme du monde. On voulait être à jour sur nos faiblesses. Sur le coup, ça fesse, mais après, ça fait du bien parce que la musique, c’est tellement large que ça peut devenir facile de se perdre là-dedans. D’avoir pu faire des grosses premières parties et d’avoir joué avec des groupes reconnus, ça nous a permis d’en apprendre plus sur ce qu’on appelle les rouages du métier."
Dans les mois à venir, Les Gig’s plancheront sur la préparation de leur nouveau EP, dont la sortie est prévue l’automne prochain. Le disque Comme une bombe est d’ailleurs disponible en téléchargement gratuit sur le site du groupe (lesgigs.com). De plus, la bande fera une tournée de la région au cours de l’été. Enfin, elle s’exilera dans la grande ville afin de tenter de se tailler une place sous le soleil du show-business.
À écouter si vous aimez /
Ariel, Malajube
Kim Villeneuve ne s’en cache pas: partager la scène avec la formation Ariel suscite un énorme bonheur chez Les Gig’s. "C’est un groupe qu’on aime et on a tous son album chez nous. En plus, on donne dans le même genre de pop un peu sombre. Un de nos objectifs est de participer aux Francouvertes; d’ailleurs, c’est là qu’Ariel s’est fait connaître auprès du public. On a hâte à ce show-là, mais en même temps, ça nous stresse un peu parce que c’est un groupe vraiment trop solide!" En effet, pour bon nombre de mélomanes, Ariel se passe de présentation depuis la sortie de l’album Après le crime. Sa chanson Chargez! a remporté un énorme succès et tout indique que son auditoire n’a pas fini de prendre de l’importance.