Meaghan Smith : Amour d’antan

Meaghan Smith ne va certainement pas se plaindre. Tout allait merveilleusement bien pour cette musicienne découverte par Warner Music lors de petits concerts à Halifax, mais depuis qu’elle a été désignée meilleure nouvelle artiste aux plus récents Juno, la jeune femme est sous le choc. "Et je crois que je le serai pour le reste de ma vie", avoue-t-elle. Avec ce bel élan, l’artiste pourra continuer de se balancer sur ses airs qui puisent dans l’innocence et la jovialité des années 20, 30 et 40.

Entre le jazz, le folk et la pop, les chansons de Smith se distinguent par cet écrin d’antan. "Il s’est avéré que les chansons que j’écrivais sonnaient bien de cette façon. La première fois que j’ai joué I Know à Les Cooper [qui a réalisé l’album de Meaghan, The Cricket’s Orchestra], il a proposé d’ajouter des extraits sonores de mellotron. Ça a donné un petit côté vintage qui marchait avec le sujet de la chanson et avec ma voix. Ensuite, tout a déboulé; on venait de trouver le son de l’album."

Afin de ne pas reléguer le présent aux oubliettes, The Cricket’s Orchestra compte quelques extravagances contemporaines, à commencer par la participation du DJ montréalais Kid Koala. "On lui a envoyé les extraits d’un quatuor à cordes en lui disant d’en faire ce qu’il voulait. Il nous est revenu avec des claquements de doigts, un bizarre petit son de flûte, du scratch… C’est moderne, mais ça reste organique, authentique."

Autre collaborateur d’exception: le légendaire T-Bone Burnett. "Je ne sais pas comment il a entendu ma musique, mais il m’a contactée et m’a proposé de travailler sur une chanson avec lui." Finalement, deux pièces ont été conçues sous sa supervision: Poor, ainsi que la reprise de Here Comes Your Man pour la bande sonore du film 500 Days of Summer.

Cette comédie romantique cadre bien avec l’univers de Meaghan Smith; toutes ses chansons portent sur des relations d’amour ou d’amitié. "Je suis chanceuse, car j’ai les deux avec Jason [Mingo], mon mari." On peut donc s’attendre à de la complicité sur la scène du Théâtre Centennial, où le Cricket’s Orchestra se résumera au couple. "Je ne peux pas encore me permettre une section de cuivres, déplore-t-elle. Mais ça permet de jouer les chansons d’une manière unique, plus près de ce qu’elles étaient avant l’album."

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