Karkwa : Vue d’en haut
Alors qu’ils sont dans l’oeil de la tornade médiatique grâce aux succès du disque Les chemins de verre, les gars de Karkwa s’amènent en concert à Sherbrooke.
À peu de chose près, le parcours est sans faute pour Karkwa sur Les chemins de verre. Tout récemment, c’est le Juno du meilleur album francophone de l’année qui lui permettait de cocher une case de plus sur sa liste de bonnes nouvelles. Pour les membres de ce groupe de rock francophone, toute cette reconnaissance est bien accueillie; ils sont conscients du travail qu’il reste à faire. "Chaque prix est une vitrine non négligeable", résume le bassiste Martin Lamontagne. Obtenu l’automne dernier, le très canadien Polaris semble demeurer la plus grande source de fierté, "car ça n’a pas rapport avec l’industrie ou les ventes d’albums. C’est un truc de critiques de musique. Là, il ne faut pas que ça sonne prétentieux, car on disait ça aussi avant de gagner", précise Stéphane Bergeron, batteur du groupe.
Les gains hors Québec de Karkwa, ils sont bien réels, quoique parfois montés en épingle. En Europe, les deux musiciens parlent d’un succès d’estime. Quant aux États-Unis, la présence du groupe au texan South by Southwest ne fut pas miraculeuse. "C’est un gros bordel, au dire de Bergeron. T’as plus de chances d’y pogner un contrat en Pologne qu’un show à Chicago." "En fait, t’as plus de chances d’y pogner un down", ajoute son acolyte pour se moquer des mauvaises conditions techniques de l’événement. Reste que tout ce branle-bas mène à une enviable médiatisation. "Quand on revient ici, nos blondes nous disent qu’il s’est passé plein d’affaires, qu’il y a eu plein d’articles sur nous, raconte Bergeron. Par paranoïa, je me dis qu’il faudrait slacker un peu, que le monde va commencer à être écoeuré ben raide. (rires)"
Sans être concrète, la pause qui mènera au prochain album ne devrait donc pas trop se faire attendre, quoique les offres de concerts affluent comme jamais. "Avant, on prenait tout ce qui passait quand ça passait. Là, on fait attention pour aérer nos affaires. On réussit à avoir un capital bonheur qui a de l’allure. Dans le band, le bout qu’on préfère, c’est l’arrangement, mais on peut aussi être contents de faire un peu de camion", avoue Bergeron. Doux mélange de rock mélodique et de gazoline.
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