Chic Gamine : À pleine voix
Depuis un premier album indépendant en 2008, Chic Gamine continue de faire la part belle aux voix en ratissant de plus en plus large. Cela s’entend sur City City, lancé l’automne dernier.
Formé d’un percussionniste-batteur et de quatre chanteuses très solides, issues de Madrigaïa, de Gaïa et de Little Boy Boom, Chic Gamine avait attiré l’attention il y a deux ans en lançant un premier album éponyme où l’auditeur apprivoisait une proposition éclectique, ouverte à une multitude de genres. Résultat: un patchwork coloré, décliné majoritairement en anglais et en français, par d’enjôleuses harmonies vocales, très en avant.
Depuis cette entrée en scène, le quintette a fait beaucoup de chemin, de voyages, et multiplié les allers-retours entre Winnipeg et Montréal où vivent ses membres. "C’est à partir de septembre 2009 que ça a commencé à devenir intéressant pour nous", dit Sacha Daoud, seul homme du groupe. Radio-Canada avait fait de nous l’une de ses révélations musicales et cette initiative nous a donné un gros coup de pouce, d’autant plus que nous sommes indépendants. On a ensuite commencé à multiplier spectacles et entrevues, à récolter plus de visibilité, à jouer dans divers festivals, à développer notre carrière aux États-Unis." Chic Gamine a récolté un Juno pour l’album roots/trad de l’année 2009, on l’a vu gravir les échelons jusqu’à se produire au Festival international de jazz de Montréal et aux Jeux olympiques.
À travers ce décollage en bonne et due forme, le quintette bilingue a trouvé le temps de composer et d’enregistrer son deuxième album, City City, où s’entend déjà une petite évolution. "Quand on a enregistré le premier album, on existait seulement depuis trois mois comme groupe, précise Andrina Turenne, une de ses chanteuses. Comme artistes et comme musiciens, on a grandi énormément au cours des deux dernières années; on a eu le temps d’apprivoiser notre son."
On retrouve sur ce disque réalisé par François Lalonde des orchestrations un peu plus touffues et des programmations électroniques (à petites doses). "Pour nous, c’est important de valoriser le travail vocal. Pas tant comme contrainte, mais parce que ça fait partie de notre identité musicale, explique Sacha Daoud. Quand on arrive en studio, on construit autour des voix et des rythmes, c’est ce qu’on a comme matière brute. D’où la difficulté qu’ont certains artisans de l’industrie à nous catégoriser. Département pop, folk ou vocal? J’ai l’impression qu’on englobe tout ça, mais à notre manière à nous."
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