Dan Mangan : La plume et le canon
Musique

Dan Mangan : La plume et le canon

Dan Mangan profite du succès de son dernier album pour se permettre une dernière tournée avant une pause. Cette dernière ne sera pas longue, le prochain disque est prêt et un nouveau chapitre est à la veille de s’écrire.

Depuis la sortie de l’album Nice, Nice, Very Nice en 2009, Dan Mangan ne cesse d’élargir son réseau. La production s’est même hissée dans la courte liste (10 au total) du palmarès de la dernière édition du prix Polaris en 2010. Rien ne présageait une telle réussite pour ce disque qui, au départ, est sorti sur une petite étiquette de Vancouver (FU:M), avant de se retrouver dans le catalogue d’Arts & Crafts. "Je n’avais aucune attente précise à l’époque, se rappelle-t-il. Je croyais que ça se limiterait à un succès d’estime de la part de ceux qui me connaissaient déjà dans l’Ouest canadien. Mais, après le lancement, il y a eu une conjoncture favorable et tout s’est mis en place. Les occasions se sont multipliées, nous avons joué au festival de Glastonbury en Angleterre, et aux côtés d’excellents groupes en tournée, tels que Broken Social Scene, Great Lake Swimmers, Patrick Watson. Il y a eu un effet boule de neige. Ce fut deux années de travail intensif, ça n’arrêtait pas. Mais quelle belle surprise!"

L’artiste folk est actuellement en tournée canadienne dans l’est du pays après avoir terminé en studio l’enregistrement de son nouvel album, qui sortira l’automne prochain. Tout est en banque et Mangan ne cache pas son enthousiasme concernant cette nouvelle création qu’il a coréalisée en compagnie de l’ingénieur de son Colin Stewart. "Je n’ai jamais eu de difficulté à écrire sur la route et c’est une chance, remarque-t-il. Nice, Nice, Very Nice était un album solo à part entière. Pour le prochain, j’avais un excellent groupe à proximité de moi en tournée et les idées se sont multipliées. Le son sera différent. L’écriture demeure très importante pour moi, mais la musique peut devenir une trame sonore très significative. Il faut alors trouver la solution pour faire la fusion des deux. Pour le prochain album, on est allés loin. Il y aura beaucoup de contrastes. Nous avons développé un côté "noise" qui donne une touche musicale particulière à la production."

L’auteur-compositeur-interprète aime bien les crescendo et le lyrisme progressif. On peut l’entendre sur Fair Verona et Basket, où les cuivres et les cordes tissent une trame sonore parallèle presque exutoire. Même si sa voix reste posée et fidèle à la dynamique guitare-voix, son groupe compose avec une liberté qui souligne des montées dramatiques oniriques. Par la même occasion, Mangan cultive aussi la passion des livres et emprunte même à l’auteur américain Kurt Vonnegut le titre de son dernier album en citant The Fifty-Third Calypso. "J’ai un respect immense pour les livres. Avoir un bon texte, c’est primordial. Il faut donner un sens à une histoire ou à une réflexion sans trop aller dans l’abstrait. En même temps, il faut capturer le sentiment exact qui se cache derrière tous ces mots. La musique entre alors en scène et les possibilités sont infinies. C’est une rencontre très intéressante entre deux univers distincts, celui de l’intellect et de l’émotionnel. C’est à nous d’en faire une fusion cohérente."

À écouter si vous aimez /
Hawksley Workman, Beirut, Mark Berube and the Patriotic Few