Jordan Officer : Suivre son style
Musique

Jordan Officer : Suivre son style

Le guitariste Jordan Officer a maintenant bien en main son projet solo et compte bien y donner suite sans trop tarder. Quoi de mieux que la scène pour s’inspirer?

Les gens le reconnaissent surtout comme celui qui est aux côtés de l’interprète Susie Arioli, mais depuis la sortie de son premier album solo en 2010, le guitariste Jordan Officer constate qu’il se forge un public de prédilection au Québec. Lui-même nous avoue être encore très curieux, lorsqu’il est sur scène, de voir quels genres de mélomanes se pointent à ses concerts. "Ça fait bientôt un an que l’album est sorti. La réaction est bonne et lorsque j’ai reçu le Félix [pour l’album jazz création de l’année au dernier Gala de l’ADISQ], ç’a été un beau cadeau. Mais surtout, je constate que c’est le fun d’avoir un band. Auparavant, j’avais l’occasion de jouer comme interprète au Festival de Jazz et dans d’autres événements spéciaux. C’était bien, mais c’était toujours avec de nouveaux musiciens. Maintenant, je tourne avec Stephen [Barry, basse] et Yvon [Plouffe, batterie] depuis un bout de temps. Je sens que ce trio est devenu organique et puissant!"

Même si l’album solo qui porte son nom possède une facture acoustique évidente, le guitariste a décidé d’y aller avec une adaptation électrique pour la scène. Un exercice tout naturel pour le musicien. "Tout est à la guitare électrique, et c’était même prévu ainsi depuis le début de ce projet, précise-t-il. Sur l’album, l’approche reste fidèle à un contexte électrique: les prises de son et le mix. Même si je jouais de la guitare acoustique, nous avons traité le son des guitares. En fait, le prochain disque sera interprété à la guitare électrique. Les spectacles que je fais en ce moment m’aident pour les nouvelles compositions."

Chercher à cloisonner ce musicien dans un répertoire précis semble impossible. Le folk, le blues, le bluegrass et le jazz, tout y passe sur cette première production. Même qu’il y a invité le guitariste de la formation Plants & Animals, Warren Spicer, pour l’accompagner sur la pièce intitulée Pres. "Je l’ai connu grâce à Katie Moore, il y a plusieurs années. Nous avons joué tous les trois, ensemble, au hasard, dans des petits clubs à Montréal pour faire des jams de musique country. J’y jouais aussi du violon par moments. Le jeu de Warren à l’acoustique m’impressionne beaucoup et j’aime bien le son de Plants & Animals. En écrivant la pièce Pres, j’ai tout de suite pensé à lui."

Le résultat: un duo de blues racé et pesant qui détonne. Un peu à l’image des goûts très variés que cultive l’artiste. "Pour un premier album, je ne voulais pas faire quelque chose de seulement jazz ou blues. Je voulais montrer un peu tout ce qui m’influence, m’amuser avec tout ça. C’est avec cette idée que j’ai commencé à composer. J’aime toutes sortes de musiques, et pas seulement le jazz ou le bluegrass. Lorsque je sors d’une longue séance de studio, où tout était fin et précis, ce que j’aime, c’est écouter du hip-hop. Dr. Dre ou Timbaland, par exemple. Les rythmiques, les beats et cette façon qu’ils ont d’utiliser l’espace… C’est différent. Je l’avoue, les producteurs hip-hop m’épatent vraiment!" conclut-il en riant.

À écouter si vous aimez /
T-Bone Burnett, John Pizzarelli, Susie Arioli