30 Seconds to Mars : Bombe à retardement
Musique

30 Seconds to Mars : Bombe à retardement

Le groupe 30 Seconds to Mars sort d’une guerre contractuelle qui aurait bien pu mettre fin à sa carrière. Shannon Leto nous résume ce chapitre mouvementé.

On ose à peine se représenter l’épreuve d’être poursuivi pour une somme de 30 millions de dollars. C’est la mauvaise surprise que le groupe 30 Seconds to Mars a eue avant de produire son troisième album, intitulé This Is War, en 2009. Le titre fut bien choisi, on peut facilement s’imaginer que c’était bel et bien la guerre entre la formation californienne, fondée par les frères Jared (aussi acteur à Hollywood) et Shannon Leto, et la maison de disques EMI.

"Je crois que tout le monde vit une épreuve un jour ou l’autre", constate Shannon Leto, batteur au sein du groupe. "La nôtre s’est chiffrée à 30 millions de dollars! Tout ça est survenu au moment où on devenait adultes, on avait changé. J’imagine qu’on voulait peut-être un peu trop sortir des sentiers battus et que ce type de comportement a plus ou moins plu. Autrement dit, tous les acteurs impliqués dans la gestion du groupe ne voulaient pas nécessairement faire le voyage sur le même bateau. C’est un chapitre mouvementé dans notre carrière. Faire face à une telle poursuite a de quoi te remettre en question. La création de l’album This Is War est marquée par cette épreuve. C’est une sorte de projection sur les événements qui sont survenus. Ce qui est bien, c’est qu’aujourd’hui on est ailleurs et que le groupe est encore en vie."

Au début de la vingtaine, les deux frères se retrouvent à la tête d’un groupe qui vit une lune de miel. Après la réalisation d’un premier album en 2002, le disque A Beautiful Lie confirme le succès du groupe et atteint le million d’albums vendus. Tout va pour le mieux jusqu’au moment où 30 Seconds to Mars tente de redéfinir son identité et s’obstine un peu trop au goût de sa compagnie de disques. "Nous étions traités comme des jeunes adolescents à nos débuts, se rappelle-t-il. Notre premier contrat avec EMI en était la preuve. Nous étions couvés et plus ou moins au courant des détails relatifs au groupe. Lorsqu’on a voulu faire notre propre chemin, il a fallu faire nos preuves. C’est ce qui arrive pour la plupart des artistes qui commencent jeunes. Je dirais même qu’il fallait conquérir à nouveau notre public. Ce fut une leçon de modestie, mais les tournées furent formatrices. On a réussi à faire nos preuves et on a trouvé notre place dans cette industrie."

Fait surprenant, le groupe alternatif, qui flirtait parfois avec le nu metal, rencontre le producteur Flood (Mark Ellis) pour enregistrer This Is War. Le curriculum vitae de ce dernier est impressionnant: Depeche Mode, U2 et Nine Inch Nails ont goûté à sa médecine. De quoi faire de 30 Seconds to Mars autre chose qu’un phénomène purement commercial. "On considère This Is War comme un sommet artistique dans notre carrière. Je n’ai pas besoin de te dire que Jared et moi sommes de grands fans de Flood. Le voir à l’oeuvre, c’est quelque chose. Il met le feu à la musique, c’est un savant fou! Nous n’étions pas intimidés, mais surtout très excités de pouvoir l’avoir à nos côtés. Lorsque le réalisateur Steve Lillywhite a pris le relais, nous savions qu’un nouveau chapitre s’écrivait pour le groupe."

À écouter si vous aimez /
The Killers, My Chemical Romance, M83