Natalie Choquette : Toucher au divin
Musique

Natalie Choquette : Toucher au divin

Pour se couper du tumulte et retrouver la paix intérieure, rien de tel que la musique sacrée, estime Natalie Choquette, invitée de marque du tout premier Festival de musique sacrée de Shawinigan.

"J’ai eu le bonheur d’écouter de la musique sacrée quand j’avais 11 ou 12 ans", se souvient Natalie Choquette. "Mon père, qui travaillait à l’ambassade du Canada au Vatican, nous a dit: "Les enfants, on s’en va à la messe de minuit." Pour une fois, on avait le droit de se coucher tard. On est entrés dans la chapelle Sixtine. C’était vraiment magique; il y a avait des choeurs qui chantaient de la musique sacrée de la Renaissance."

Le coup de foudre fut instantané. Et depuis cette nuit-là, cette musique qui frôle le divin entrelace la vie de la chanteuse multilingue, qui y a consacré une trilogie au milieu des années 2000 – Æterna. "Quand on chante de la musique sacrée, c’est vraiment un voyage intérieur tout à fait différent. On met de côté nos passions pour trouver cette espèce de calme intérieur dont chaque être humain a besoin", explique-t-elle, en comparant cet art à celui de l’opéra, souvent lié à l’amour et aux tourments de l’âme.

Inutile donc de mentionner qu’elle voit d’un très bon oeil le lancement d’un festival de musique sacrée dans la région. "C’est quelque chose d’exceptionnel qu’il y en ait un à Shawinigan. Pour avoir fait la tournée Æterna à travers le Québec, je dirais que c’est même une nécessité. Après chaque concert, je recevais des commentaires de personnes qui me disaient à quel point ça comblait un besoin; c’est comme si leur mère les prenait dans ses bras." La diva rit doucement avant de poursuivre: "Avouez que, quand ça va mal, le premier réflexe, c’est de dire: "Maman, viens me chercher." Je trouve que la musique sacrée a un peu ce côté-là. Avec elle, on a l’impression de pouvoir, pendant quelques instants, poser notre tête sur une épaule et juste s’abandonner, de n’être pas seul pour affronter les luttes et les défis."

Toute la beauté du monde

Pour son concert à Shawinigan, Natalie Choquette embrassera le vaste répertoire d’Æterna. "J’essaie toujours de trouver un équilibre entre les différents compositeurs; entre les pièces qui sont très joyeuses et lumineuses, et celles qui sont plus intérieures et parfois un peu plus sombres, sans être douloureuses." Entre autres, elle interprétera des oeuvres de Mozart, de Bach – "Il y a une profondeur dans sa musique et une joie, mais une joie qui n’est pas humaine" – et de quelques compositeurs italiens, à l’église Saint-Pierre.

"J’ai déjà eu le bonheur de chanter dans cette église, qui est absolument magnifique. Vous savez, quand un être humain se retrouve dans un lieu de beauté, il en ressent tout de suite les bénéfices. C’est comme un chien dans un parc… Moi, j’ai décidé d’enrayer toute la laideur dans ma vie. Je ne cherche que la beauté autant dans l’architecture, dans l’art, dans la musique que chez les êtres humains. J’admire donc les gens qui choisissent la beauté", conclut-elle en faisant allusion aux bénévoles qui trouvent divers moyens de financement pour restaurer les merveilles du lieu de culte shawiniganais, soit les oeuvres de Guido Nincheri.

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Une première édition

Le Festival de musique sacrée de Shawinigan s’inscrit parmi les différentes activités de financement visant à restaurer les oeuvres de Guido Nincheri de l’église Saint-Pierre. Pour sa première édition, il accueillera dans le lieu de culte Natalie Choquette; l’organiste Pierre Grandmaison (Messe de la Résurrection de Roland Germain); le Choeur Pro-Musica (Requiem de John Rutter); le Choeur Gospel Célébration de Québec; la Chorale de l’église Saint-Pierre; et l’orchestre Les Messagers du bonheur. Info: 819 536-5171.