Alice Cooper : Un cauchemar nommé Alice
Alice Cooper réécrit à nouveau son histoire et s’offre à ses bourreaux en pâture. L’horreur et la musique ne font qu’un et la comédie continue.
Ce musicien a marqué l’imaginaire de plusieurs artistes et transformé le glam rock dans les années 70. Aujourd’hui, avec Ozzy Osbourne, Alice Cooper est devenu une véritable icône. Grâce surtout à des prestations scéniques hors du commun où il brandit sa cravache, ou encore un serpent boa, et subit les pires supplices jusqu’à se faire lyncher. L’interprète de School’s Out, No More Mr. Nice Guy et Poison a bel et bien repoussé les limites de la bienséance.
Alors que nous nous présentons à ce maître de l’illusion et de la comédie, nous le félicitons pour son intronisation au Rock and Roll Hall of Fame au mois de mars dernier. En compagnie de Neil Diamond et Tom Waits, le voici maintenant aux côtés de grands tels que les Beatles et The Who, deux groupes qui semblent avoir incité Vincent Damon Furnier à devenir Alice Cooper. "Je suis honoré d’y être. Je pense à Tom Waits, par exemple, c’est un homme fascinant! D’ailleurs, sur le prochain album [qui s’intitulera Welcome 2 My Nightmare], il y a une chanson qui s’appelle Last Man on Earth. C’est un hommage à Tom Waits et j’ai tenté de chanter comme lui en l’interprétant! Mais, pour revenir au Hall of Fame, j’étais surtout étonné de constater que Neil Diamond était intronisé en même temps que moi! Après toutes ces années… Quand tu y penses, Rush, Deep Purple et The Moody Blues n’y sont pas encore! Ça va venir, c’est certain. Dans mon cas, on peut dire que j’ai enfin eu mon diplôme!" souligne Alice Cooper en riant.
L’iconoclaste de la musique hard rock revient maintenant sur scène avec une production intitulée No More Mr. Nice Guy. Une rétrospective en règle où tous les hits qui ont marqué ses quelque 40 années de carrière sont au rendez-vous. Mais, malgré cette nouvelle tournée, Alice Cooper ne peut s’empêcher de parler de son nouveau bébé: Welcome 2 My Nightmare. "Pour ce nouveau disque, j’ai dit à Bob Ezrin (réalisateur et producteur): "Imagine Alice qui aurait un nouveau cauchemar." Je ne voulais pas refaire Welcome to My Nightmare [sorti en 1975], il fallait que ce soit un nouveau scénario. On a eu un plaisir fou! D’être avec Bob à nouveau, après tant d’années, c’était si naturel! C’est notre meilleur matériel depuis longtemps et j’en suis très fier."
Bob Ezrin est en quelque sorte le grand manitou qui se cache derrière les albums School’s Out, Billion Dollar Babies et Welcome to My Nightmare, ce dernier album qui allait souligner la naissance du personnage d’Alice Cooper, auparavant utilisé comme nom du groupe. "Bob, c’est notre George Martin, rien de moins. Nous avions un matériel hard rock très brut, et lui, qui venait d’un milieu classique, a pu conjuguer à notre musique des arrangements orchestraux sophistiqués qui empruntaient même à Beethoven!"
"En fait, renchérit-il, quand la musique et les paroles deviennent un scénario, j’adore ça! Lorsque j’annonce au public "Welcome to my nightmare!", j’invite les gens dans un véritable cauchemar et il sera représenté sur scène. Si tu chantes qu’une femme va saigner, c’est censé arriver lors du spectacle. Tu dois le montrer, c’est ça la comédie!"
À écouter si vous aimez /
Ozzy Osbourne, David Bowie, Lou Reed