Kid Koala : Papa Koala
Au Festival international de musique actuelle de Victoriaville, Kid Koala présente un happening de "blues robotique".
En 2011, à quoi ressemble la vie de Kid Koala? "Beaucoup de voyages, du travail en studio… et mon nouveau rôle de père. Je répète maintenant avec un bras car je tiens le bébé avec l’autre", raconte amusé le très sympathique platiniste.
Mis à part la paternité, on peut croire que les années se suivent et se ressemblent pour le DJ et producteur montréalais qui dit avoir passé 80% de son temps sur la route depuis 1996 (année lors de laquelle il fut le premier artiste nord-américain à signer avec l’étiquette Ninja Tune – "Je ne pouvais pas imaginer qu’en faisant une cassette avec quatre morceaux de scratch, je me retrouverais en tournée avec des groupes comme Radiohead"), mais il faut savoir que l’alter ego d’Eric San carbure aux idées nouvelles. "Je me lance tout le temps dans des projets car je sais que je vais apprendre quelque chose. J’ai commencé par le piano classique, à jouer avec exactitude des pièces datant de 300 ans. (Rires) À l’époque, j’étais trop jeune pour comprendre qu’on pouvait interpréter cette musique à notre façon, je me suis donc rebellé." La liberté derrière les consoles et les tables tournantes fut son salut.
Heureusement, la délinquance rôde toujours; Kid Koala n’a jamais voulu faire de singles pour les planchers de danse. "Par la musique, je veux raconter de drôles d’histoires", confirme-t-il. Cette dévotion ne l’a pas empêché de trouver son public. "Les gens découvrent ma musique de différentes façons. Avant, c’était par les magasins de disques. Pour les shows, je jouais dans des villes où on trouvait des magasins qui s’intéressaient à mon genre de musique. Maintenant, en cette ère numérique, les gens achètent moins de disques, mais je me fais inviter dans des places dont je n’avais jamais entendu parler, et il y a un public car en deux ou trois clics, les gens peuvent tout savoir sur toi. Ils s’éduquent d’eux-mêmes!"
SCRATCHING THE BLUES
Actuelle, la musique de Kid Koala? "Ma mère trouve que oui! (Rires)" Chose certaine, Kid Koala vit une certaine renaissance quant au scratching depuis qu’il est équipé pour graver ses propres vinyles. "C’est comme un peintre qui fait sa peinture à partir de pigments, ou un chef qui cultive ses tomates. Je peux jouer ce dont j’ai besoin, et le mettre sur disque. Ça devient des outils. Ce sont des vinyles que personne n’écouterait, avec parfois juste une seule note pendant huit minutes."
Au Festival international de musique actuelle de Victoriaville, il présentera en première mondiale 12 Bit Blues Show. "Il y a un style de musique qui joue tout le temps à la maison, et c’est le jazz, le blues. Je suis un Chinois-Canadien sous contrat avec un label britannique. (Rires) Comment on en arrive au blues? Toute la musique que j’apprécie part de là. On y retrouve les racines du hip-hop, du rock…"
"Il y a deux ou trois ans, on m’a invité à jouer avec le Preservation Hall Jazz Band à New Orléans, poursuit-il. Je n’avais jamais été aussi nerveux de toute ma vie car cette musique est si magique. Tout le monde improvise en même temps et au lieu de sonner chaotique, c’est libre et magnifique." Sans vouloir recréer cette soirée, Kid Koala y a trouvé l’inspiration pour son prochain album, et 12 Bit Blues Show fait partie du processus de création. "Je prends de meilleures décisions quant aux arrangements lorsque je suis sur scène. En studio, c’est parfois interminable."
Et le spectacle comportera-t-il une part de fantaisie? "Je vais penser à quelque chose. Un show de Kid Koala comporte toujours des surprises."
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Du blues qui serait joué par des robots