Galaxie : L’essence des tigresses
Vaisseau musical du guitariste Olivier Langevin, Galaxie lance Tigre et diesel, son album "de la permission". Bienvenue aux dames, aux synthétiseurs analogiques et aux rythmes électro.
"Ça fait 15 ans que je tourne avec Fred (Fortin), lance Olivier Langevin. On connaît les jokes de l’autre et on ne se trouve plus drôles du tout. Alors quand la route s’éternise, on arrête dans un dépanneur pour s’acheter 20 $ de cartes de hockey chacun, puis on passe la ride en se faisant un repêchage. On se monte des équipes, ça prend des défenseurs, des ailiers, des joueurs de centre et deux gardiens."
C’est planté dans ce décor au taux de testostérone monstrueux, le truck de tournée, que le guitariste eut cette idée étrange. Un flash qui allait influencer la direction de Tigre et diesel, troisième album de la formation rock explosive Galaxie: inclure des filles dans le groupe. "Fred et moi discutions de l’avenir de Galaxie, puis on a pensé à Bo Diddley qui arrivait souvent sur scène accompagné de filles. Ça a l’air de rien, mais ça m’a complètement débloqué sur le plan créatif."
Si ce n’était que ça, le changement n’aurait rien de très drastique, mais combinée à l’utilisation de plus en plus marquée de synthétiseurs analogiques et même de rythmes électro dans les pièces Diesel et Diesel 2, la transformation risque de dérouter quelques fans. "On y conserve notre son rock blues sale, mais disons que Tigre et diesel est le disque de la permission. On a même mis du vocoder dans la voix, ce que je ne me serais jamais permis il y a cinq ans. Puis je suis un gros fan de synthétiseurs. Je pourrais en mettre partout", explique Langevin à propos du rôle prédominant que joue le claviériste Frank Lafontaine (Karkwa) sur l’album.
Si de nombreux groupes fusionnent l’électro avec le son rasoir de la distorsion, peu l’ont fait en incorporant ce son sale et brut typique du "rock du Lac". Situer Tigre et diesel devient ardu, quelque part au carrefour de l’électroclash, de la musique progressive, du glam et du rock-blues-défonce. La danse est parfois apocalyptique, surtout considérant les textes de Langevin qui, devant le cynisme de notre époque, font l’éloge de la fuite vers les narcotiques. Mieux planer pour se lover dans les bras du bonheur. "C’est l’album le moins sombre que j’ai écrit." Faut croire que l’ivresse se trouve dans les effluves de gazoline. À écouter si vous aimez /
Les sons qui déchirent, le fantastique, les dancefloors maléfiques