Les Breastfeeders : Perspective de gueules de bois
Musique

Les Breastfeeders : Perspective de gueules de bois

Préparez-vous à entrer en lendemain de veille, car il est maintenant temps pour Les Breastfeeders de venir défendre sur scène les pièces de leur dernière galette, Dans la gueule des jours.

Au bout du fil, le guitariste des Breastfeeders, Sunny Duval, se mouche. Avec le calme légendaire qu’on lui connaît, il enchaîne ensuite en commentant la réception du tout chaud Dans la gueule des jours. "La plupart des critiques qu’on a vues passer étaient assez positives. Généralement, elles disent qu’on ne se réinvente pas, bla bla, mais en même temps, on peut s’entendre sur le fait qu’on n’allait pas switcher pour donner dans un autre genre musical. C’est le genre de changement qui risquerait de m’arriver plus à moi individuellement qu’avec Les Breastfeeders."

La route aura été longue depuis la parution du précédent disque, Les matins de grands soirs. Pour sa part, Sunny aura profité de cette pause pour sortir son second disque solo, Sein noir, sein blanc, et de son côté, le chanteur Luc Brien aura évité avec brio le piège de la facilité. "Comme Luc disait, quand tu arrives chez vous après une journée de travail, tu as plus ou moins envie de prendre ta guitare. Nous autres, on est pas mal plus du genre à avoir hâte d’aller au bar. Y’a aussi le fait que Luc ne voulait pas se répéter et juste faire les mêmes chansons. Enfin, l’enregistrement de l’album a pris un an pour des raisons de disponibilités de tout le monde. Tout ça explique pourquoi ça a été super long avant cet album-là, plus le fait qu’on n’est pas des personnes très rapides dans la vie."

À l’écouter, Duval ne semble pas tout à fait conscient de la popularité du groupe. Mettons le blâme sur l’humilité ou la modestie. "Les choses changent tellement vite ces temps-ci, et dans l’espace de cinq ans, ça paraît encore plus. On ne sera jamais un groupe établi et, comme on n’a jamais connu de gros succès, on demeure un groupe très underground et dans cet univers-là, le réseau n’est pas super énorme. Donc on ne repart quand même pas de zéro, mais on revient frais dans un sens. Il y a plein de gens qui ne nous connaissaient pas il y a cinq ans et là, ils vont peut-être avoir la chance de nous découvrir."

Bien que Les Breastfeeders nous aient toujours habitués à des albums suintant la fête, il reste que le vrai party se passe sur scène. À cet effet, Duval partage avec nous la fameuse exception confirmant la règle. "En show, on donne tout ce que l’on peut, ça compte pour 99%. La différence qui fait qu’un spectacle va être encore mieux, c’est quand les gens sont vraiment dedans et que ça se jette partout. Dans ces cas-là, ça devient vraiment électrique et nous, ça nous crinque encore plus. C’est peut-être arrivé juste une fois qu’on a été plus mollo et c’était quelque part en Ontario. Johnny jouait du tambourin en restant quasiment caché dans un coin, mais ça, c’était exceptionnel."

Au dire de Sunny, les gens du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont un sens aigu de la fête, donc gageons que le spectre de l’Ontario est bien loin. Le rock est à nos portes.

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