Amon Tobin : Psychotrip
Amon Tobin présentera en grande première à Mutek sa toute nouvelle performance audiovisuelle basée sur son récent album Isam.
Ceux qui suivent la prolifique carrière du producteur et DJ globe-trotter anglo-brésilien savent à quel point il est difficile de cerner l’aspect général de son oeuvre tant elle est aussi variée qu’originale. Les fans du chouchou de l’étiquette Ninja Tune ont toutefois été quelque peu déséquilibrés par cette nouvelle offrande parue récemment. Isam est un disque abstrait, aride, étrange, difficile à apprivoiser, quelque chose qui pourrait ressembler à un mélange de sa trame sonore du jeu vidéo Splinter Cell 3: Chaos Theory et de son Foley Room de 2007, inspiré de la musique de films. "L’idée était de reprendre là où Foley Room s’était arrêté et de pousser la démarche encore plus loin", admet Amon Tobin, joint à son domicile de Redwoods, dans les bois à quelques kilomètres de San Francisco, où il s’est installé avec sa femme québécoise après avoir passé six ans à Montréal. "À l’époque, j’étais intéressé par une approche où chaque son et chaque instrument est traité comme un outil musical, cherchant à voir toutes les possibilités qu’un son ou un instrument peut offrir en dehors de l’évidence. Maintenant, j’essaie de mélanger les sons avec lesquels je travaille pour ensuite créer un tout nouvel instrument avec lequel je peux jouer. À partir de là, tout est à saisir, de ma chaise qui grince à ma propre voix. J’ai d’ailleurs largement synthétisé ma propre voix sur ce disque, la modifiant au point de la faire passer pour une voix de fille ou de créer des harmonies. Mais à la base, le but était d’inventer des sons qui n’existent tout simplement pas dans notre monde."
Lorsqu’on lui demande s’il estime que Isam est davantage un album destiné à servir de trame sonore à une performance visuelle, comme celle qu’il compte présenter en première à Montréal au festival Mutek (avec projections 3D!), le principal intéressé s’en défend. "Je n’avais aucune image en tête lorsque j’ai conçu ce disque, comme tous mes autres disques d’ailleurs. C’est une fois que l’album est terminé que je me demande comment le présenter au public. Pour Isam, c’est tout un défi puisqu’il n’y a ni instruments ni musiciens, et comme ce n’est pas de la musique pour danser, c’est impossible de jouer l’album dans un set de DJ. Donc, on a tenté de créer un environnement visuel qui aide à présenter Isam. Je ne vais pas tout révéler, mais ce sera un événement unique, qui sera très peu répété car il coûte bien trop cher. Tout ce que je peux dire, c’est que ce sera un voyage spatio-temporel très psychédélique!"
À écouter si vous aimez /
Coldcut, Matthew Herbert, DJ Food