Tracteur Jack : Qui m'aime me suive!
Musique

Tracteur Jack : Qui m’aime me suive!

Avec un nouveau maxi en poche, la troupe gatinoise Tracteur Jack, en vedette au Festibière de Gatineau, laisse filtrer son hyperactivité musicale tout en tâchant de miser sur une récente et inopinée reconnaissance du milieu.

Considérant le chemin parcouru par Tracteur Jack depuis la parution, il y a presque un an jour pour jour, du liminaire Western Camembert, la nouvelle production, Paris-Roberval, se révèle multifonctions. "On voulait se lancer dans la tournée estivale avec du nouveau matériel. En réalité, il y a 10 ou 15 chansons qui s’en viennent, mais on s’est dit qu’il était à propos de lancer des nouvelles chansons maintenant", explique Dominic Faucher, chanteur et leader du Tracteur. Son frère Thierry Faucher renchérit: "Y’a aussi le fait qu’on voulait passer rapidement à autre chose et laisser derrière nous Western Camembert. On tenait à lancer quelque chose dont on serait fiers", explique le batteur.

Julien Morissette (contrebasse) abonde en son sens: "Il est vrai qu’on a connu un second souffle depuis l’arrivée d’Olivier [Houde, guitariste]. Paris-Roberval, c’est comme la deuxième génération de Degrassi!"

Ainsi, Paris-Roberval illustre avec exaltation la démarche artistique que les quatre musiciens mettent de l’avant. Contrairement à ce qu’il avait fait pour la parution précédente, Tracteur Jack a confié la réalisation à une tierce personne, en l’occurrence Charles Fairfield (Le café des oiseaux de Louis-Phillippe Robillard), avec une seule idée en tête. Celle de faire sonner Tracteur Jack comme en spectacle, de saisir ce charisme épatant qui émane des prestations en concert. "Quand c’est ma tante qui écoute du Céline qui vient affirmer que Tracteur Jack sonne différemment en spectacle que sur disque, y’a un problème!" s’esclaffe Dominic Faucher, en ajoutant avoir favorisé en studio la captation en direct, plutôt que celle, plus froide et cérébrale, dite multipiste.

Un arrêt obligatoire

De leur passage au concours de relève musicale Les Francouvertes – où la troupe a rayonné -, les quatre potes conserveront moult enseignements. "Les Francouvertes, on ne les considère pas comme un tremplin, mais comme un arrêt dans notre carrière. On ne pouvait tout simplement pas ne pas passer par là. De un, on a joué à Montréal, devant une foule qui ne nous connaissait pas. De deux, on a reçu les commentaires d’un jury professionnel." Thierry Faucher poursuit: "Et ça nous a botté le cul pour "tighter" notre show."

Morissette: "On était déjà surpris d’avoir fait la présélection. Donc, on n’avait pas d’attentes. Oui, bien sûr, on n’a pas été jusqu’en finale, mais je peux dire qu’on est vraiment contents du chemin qu’on a parcouru."

Dominic Faucher: "On a appris, avec les années et à la suite de notre expérience aux Francouvertes, que notre musique n’était pas vouée à entrer dans une niche bien particulière. On ne colle pas au mainstream aussi rapidement que certains groupes de notre génération."

Morissette: "On continue à avoir une approche très désinvolte face à notre art. Le but premier, et c’est ce qui va influencer nos décisions artistiques, c’est qu’on ait du plaisir."

Le Tracteur n’est "pas assez rock pour manger une chauve-souris sur le stage, pas assez classe pour manger au Château Frontenac. Donc on mange une chauve-souris au Château Frontenac", soutient Dominic Faucher. Le Tracteur chérit son étiquette d’inclassable, oui, mais s’allie de plus en plus certains appuis de taille, dont celui de Yann Perreau, qui signera la mise en scène de la série de spectacles en salle que le quatuor entamera à l’automne. "D’ici là, on fera plein de spectacles un peu partout au Québec. Après on disparaît. Pour se pencher sur l’écriture de nos chansons, peaufiner ce qu’on fait bien, et travailler ce sur quoi on a à travailler", conclut avec bonhomie Dominic Faucher.

Paris-Roberval (EP)
(Indépendant)

À écouter si vous aimez /
Plume Latraverse, Sanseverino, The Lost Fingers