Chantal Archambault : Prophète en son pays
Musique

Chantal Archambault : Prophète en son pays

Chantal Archambault est de la trempe des artistes qu’on gagne à redécouvrir. Elle passera au Festival de la chanson de Tadoussac en compagnie de bien d’autres qui mènent, comme elle, une carrière audacieuse.

L’auteure-compositrice-interprète Chantal Archambault n’est pas près de quitter son Abitibi natale. Bien installée à Val-d’Or, elle a trouvé l’équilibre entre le confort d’un habitat de prédilection et une carrière musicale qu’elle peut mener à sa guise et surtout à son rythme. Loin des grands centres, elle arrive néanmoins à faire son bonhomme de chemin tout en faisant quelques escales en spectacle de manière circonstancielle. "J’ai choisi un endroit où vivre au lieu de tout faire en fonction d’une carrière, précise-t-elle. Ici, j’ai ma famille et mes amis autour de moi. J’avais aussi des amis proches lorsque j’habitais à Montréal, mais c’est pas pareil. Peut-être que je manque des opportunités en ayant fait ce choix? Peut-être pas. C’est difficile à dire."

Jusqu’à maintenant, cette décision la sert plutôt bien. Elle a été élue ambassadrice de l’année pour l’Abitibi-Témiscamingue en mars dernier, on lui a donné un prix d’excellence le mois suivant, et Val-d’Or l’avait honorée en janvier en lui décernant une bourse. Pas de doute, Chantal Archambault est appréciée dans son patelin et tout porte à croire que l’Abitibi veut la garder. "Ça n’a pas arrêté. Il y en a eu beaucoup, de prix, cette année! Tant mieux, les gens d’ici apprécient l’album et ils me le rendent bien."

C’est avec La romance des couteaux que l’artiste s’est véritablement établie sur la scène musicale québécoise. Elle avait bien sorti un premier album, il y a presque quatre ans (Le collage), et remporté le premier prix du FRIMAT (festival consacré à la relève musicale en Abitibi-Témiscamingue) en 2008, mais c’est sa rencontre avec Dany Placard qui a donné un second souffle à sa carrière. Après une participation aux Francouvertes à Montréal, Chantal Archambault est tombée sur celui qui allait devenir un complice inespéré.

"Il est passé par Val-d’Or en spectacle et ça a cliqué tout de suite, se rappelle-t-elle. Je ne le connaissais pas beaucoup, mais quand je l’ai entendu sur scène, c’est venu me chercher. J’avais produit un premier disque et je ne croyais pas plus que ça à une carrière. Disons que Dany a été plus visionnaire que moi; il m’a poussée à continuer. Je lui ai fait totalement confiance et on s’est lancés dans la production de La romance des couteaux. Il est très créatif et sa touche se retrouve sur l’album. On travaillait à distance, moi à Val-d’Or et lui à Montréal. Pourtant, il n’y a eu aucun problème de communication. J’écoute les chansons et c’est le son que j’avais en tête. C’était la chimie parfaite."

On remarque facilement les affinités entre le répertoire de Placard et celui d’Archambault. L’écriture de celle-ci est ponctuée d’images poétiques parfois percutantes qui ne laissent place à aucune ambiguïté. On plonge dans le vif des blessures, comme avec la pièce Plaster. "C’est vrai que j’aime bien m’attarder sur des épreuves. L’inspiration vient vite dans ces cas-là. C’est très salvateur, mais je ne reste pas dans cet état d’esprit trop longtemps non plus!" Seulement le temps de quelques chansons. www.festivalchansontadoussac.com

À écouter si vous aimez /
Lisa LeBlanc, Mara Tremblay, Ève Cournoyer