Olivier Langevin / Galaxie : Animal, je t'ai choisi
Musique

Olivier Langevin / Galaxie : Animal, je t’ai choisi

L’espace d’un disque, Galaxie tente le diable et défonce le décor. Ce n’est pas la pop qui domine, mais plutôt Olivier Langevin qui flirte avec elle pour la transformer en tigresse.

Le dernier album de Galaxie est peut-être plus dansant et accrocheur, il n’en demeure pas moins percutant. Comment s’imaginer Olivier Langevin autrement? Cette bête de scène nous avait offert une tonne de briques avec son premier album solo, tout simplement intitulé Galaxie 500, et Le temps au point mort, deuxième chapitre, amenait à son paroxysme une formule rock bonifiée par les services du claviériste de Karkwa, François Lafontaine. Une collaboration qui se répète sur Tigre et diesel, le dernier-né. "En tournée, ça se partage entre Dan Thouin [présent à Québec] et Frank, précise Olivier Langevin. On alterne, et peu importe qui de ces deux claviéristes se retrouve avec moi sur scène, je n’ai pas besoin de te préciser que je suis bien servi! Ils sont très différents l’un de l’autre; chacun a son style. Mais l’énergie est comparable. Moi, je leur donne pleine liberté. Je veux que la bête sorte sur la scène!" illustre-t-il en riant.

Outre ces deux prodiges du clavier, deux choristes s’ajoutent, en plus des fidèles complices Fred (basse) et Pierre Fortin (batterie). "Audrey-Michèle Simard et Myëlle sont d’excellentes musiciennes. Il y a un côté très sixties sur Tigre et diesel. Tu sais, le shaker que tu entends parfois en arrière-fond? Ça, ce sont les filles qui s’en occupent." Et si vous avez vu le vidéo qui accompagne l’extrait qui ouvre l’album, Piste 1, dites-vous qu’il ne s’agit pas des choristes en question. "C’est utile de le mentionner! Les danseuses que tu vois dans le clip sont… des professionnelles! indique-t-il à la blague. On a eu du fun à faire ce clip. On ne s’est pas pris au sérieux et on a vraiment déconné!"

La pop clinquante meuble parfois l’univers sonore des pièces réunies sur ce dernier disque. Un exercice de style fort réussi que Langevin a voulu amener jusqu’au bout. En compagnie de Pierre Girard derrière la console, le guitariste émérite (et réalisateur pour Mara Tremblay et Vincent Vallières, entre autres) s’est imposé un code de travail particulier pour sortir de sa zone de confort ancrée dans le rock. "J’ai voulu apporter un élément pop dans ces compositions, tout en le confrontant au facteur corrosif de Galaxie, précise-t-il. On ne voulait rien de compliqué. Lorsque les suites d’accords devenaient trop complexes, on épurait le tout. Bon… Disons que ça a débordé un peu, mais c’est quand même pas trop prog. Avec Pierre, je visais quelque chose de dansant, pas de cassage de tête. Remarque, le prochain album sera sans aucun doute différent. Un trip pop, c’est ben correct. Mais une fois, ça fait!"

Malgré tout, le son Galaxie reste intègre. Seul constat, Langevin avoue sans détour que le tout premier essai du groupe était quelque peu gratuit et juvénile. "On est plus matures, c’est tout. Vois-tu, à la fin du mixage, on se demandait Pierre [Girard] et moi si on allait avoir un son plus feutré. Finalement… non! On se ramasse toujours avec un son fuzzé, la guitare au plancher. Encore! On se regardait tous les deux et on se disait: "Pourquoi il faut tout le temps qu’on ait ce son buzzé?" J’imagine que c’est notre marque de commerce…" Autant dire que c’est une question d’instinct. "Rendu là, je dirais que oui!"

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