Les Baronettes : Trois filles dans le vent
Les Baronettes jouent et chantent les belles années, celles qui font Tico tico et Doo Wah Diddy Diddy. Joyeux cabaret théâtral où la nostalgie permet de rire et danser.
La Poune, Dodo, Denise, Ti-Gus et Ti-Mousse sont tous passés par un sous-sol d’église, LE lieu de divertissement du bon vieux temps. C’est d’ailleurs là que trois adolescentes du village – Laura (Julie Cantin-Béliveau), Ginette (Olyvia Labbé) et Aimée (Marjorie Audet) – présentent leur populaire cabaret. Au programme, chansons, danse et jeux "à la mode" des années 50, car Les Baronettes nous transporte en 1959, juste avant les vacances d’été de leurs 16 ans…
"Les Baronettes, c’est pour faire référence à l’époque. Ce n’est pas une version féminine des Baronets", nous rassure le metteur en scène, Olivier Berthiaume. À la fois théâtral et musical, ce spectacle comporte un parcours en chansons savamment orchestré. "On a pigé dans ce que les Québécois écoutaient dans les années 40, 50 et 60. Il y en a en anglais, mais la plupart des chansons sont en français; les succès américains étaient souvent traduits! On les refait à la sauce Baronettes, soit avec trois voix, chorégraphies et humour", précise Olyvia (la blondinette, qui s’est aussi chargée de la direction musicale).
Sous-sol d’église oblige, les interactions sont nombreuses. "On parle aux gens dans la salle; il n’y a pas de quatrième mur", confirme Marjorie (la demoiselle à la chevelure brun foncé). "Dans le show, le public est un personnage en soi", ajoute Julie (l’autre brunette, qui résiste encore à l’idée d’être la rousse de service). Ainsi, Les Baronettes, c’est 60% de chansons pour 40% de jeu. "Pour moi, c’était important d’avoir des comédiennes-chanteuses, car les filles ont à jouer même pendant les chansons", explique le metteur en scène.
Promesse du trio: la soirée ne prendra pas des allures d’eucharistie. "Puisque c’est une création, on a voulu tester le show, relate Marjorie. Ça avait beau marcher dans notre sous-sol à nous, il fallait vérifier si ça pouvait fonctionner avec le public. L’été dernier, on avait donc une série de représentations à L’Isle-aux-Coudres et, sans aucune prétention, ça a fait un tabac! Les gens ont été touchés, interpellés. Au cours de la dernière année, on a retravaillé le tout par passion, parce que ça fonctionnait déjà super bien."
LA NAÏVETÉ EN CRINOLINE
Where Did Our Love Go des Supremes, Rock Around the Clock de Bill Haley and the Comets, Harley Davidson de Brigitte Bardot, Le temps de l’amour de Françoise Hardy, Tico tico d’Alys Robi, Doo Wah Diddy Diddy de Tony Roman… Les comédiennes des Baronettes ne sont plus des enfants, mais elles n’ont pas fantasmé sur Elvis ou dansé sur ces airs lors de l’âge d’or du yéyé. Toutefois, leur passion est bien réelle. "Cette musique ne se démode pas. On est encore heureux de l’entendre aujourd’hui", prétend Julie. "Michèle Richard, quand on faisait de la route moi et mon père, on écoutait ça, raconte Olyvia. J’ai baigné là-dedans. C’est une époque que je trouve charmante. Il y a une naïveté, mais aussi une prise de position avec les années 60."
D’ailleurs, la "comédie musicale" fait de ludiques clins d’oeil à la société de l’époque. "Par les personnages, on sent une évolution, mais on demeure dans le divertissement. Ce n’est pas un show féministe", indique Marjorie. Pas de scandale à l’horizon; les jeunes filles ne brûleront pas leurs brassières. Celles-ci resteront bien en place sous leurs jolies robes à crinoline. "Mais il y aura des changements de costumes… et de coiffures!" Attention au crêpage de chignons!
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Dodo et Denise, le yéyé, les boîtes à gogo