Matt Track : Quatre saisons dans le bon ordre

Marché de la musique en redéfinition oblige, l’artiste émergent doit rivaliser d’inventivité pour faire parler de lui. À la clé de ce réflexe de survie se trouvent parfois des projets de création porteurs, comme cette série de quatre mini-albums inspirés des saisons que Matt Track fait paraître depuis l’automne dernier. "On a tendance à croire qu’il ne faut pas presser le citron pour que les chansons sortent. Je pensais qu’avec mon échéancier, je devrais présenter quelque chose qui n’est pas à mon goût. Eh bien non! Même si je suis dans l’obligation d’écrire, ça donne tout sauf de la chnoute", se réjouit-il.

Le printemps, proverbial temps de la renaissance, des bourgeons et des hirondelles qui font cui-cui, permet à MT de méditer sur le temps qui passe sur Spring (qu’avaient précédé Leaf et Frost). En mode majeur avec Clock, ou plus mineur avec Haircut, dans laquelle le chanteur décrit par le menu comment il se rase le coco dans le bain. Il rigole quand on lui en parle, même si l’anecdote tient de la petite leçon de vie: "Autant les filles n’aiment pas engraisser dans la vingtaine, autant les gars s’inquiètent quand ils perdent leurs cheveux. C’est en arrêtant d’essayer de cacher ma calvitie que j’ai réussi à l’accepter."

Équipé d’un système d’enregistrement de fortune (branché dans l’allume-cigare d’une auto), MT est allé coucher quelques pistes en plein bois – on est concept ou on l’est pas! -, à la recherche d’une authenticité mise à mal par l’intrusion des logiciels en studio. "Je suis fier de dire qu’on entend des oiseaux, un ruisseau et un avion sur ce EP!"

Matt Track
Spring
(SfZ Records)

À écouter si vous aimez /
Jack Johnson, Ben Harper, Pascale Picard