Serge Gainsbourg : Il les fait chanter
Gainsbourg aimait faire chanter les femmes, et pour le 20e anniversaire de son décès, quelques-unes vont lui rendre hommage lors du spectacle Initiales S.G.
De son vivant, hormis la cigarette et l’alcool, Serge Gainsbourg avait deux grandes passions: la musique et les femmes… Pour souligner les 20 ans de son décès, sous la direction artistique de Pierre Lapointe, Betty Bonifassi, Monia Chokri, Frannie et Fab de Random Recipe, Arielle Dombasle et Clara Furey interpréteront quelques-unes des nombreuses chansons que Gainsbourg écrivit pour toutes ces femmes qui l’inspiraient.
Cela dit, depuis sa mort en 1991, les hommages pleuvent. Qu’a celui-ci de particulier? "Depuis les 15 dernières années, on a presque trop entendu les chansons de Gainsbourg: un hommage par-ci, une reprise par-là, sans compter les échantillonnages… En fait, j’en ai assez d’entendre des hommages un peu clichés avec toujours les mêmes bases d’instrumentation, affirme Pierre Lapointe. J’ai donc cherché un moyen de rendre hommage à ce grand homme de la chanson en oubliant Gainsbourg lui-même. J’ai surtout cherché à mettre l’accent sur les chansons elles-mêmes en laissant une place de choix aux pièces les moins connues. J’ai ensuite approché Joseph Marchand et Philippe Brault (direction musicale) en les mettant au défi de revisiter le répertoire de Gainsbourg à l’aide d’un monochrome instrumental: que des instruments acoustiques à cordes pincées. Aucun instrument amplifié à outrance ou électrifié. Le but est tout simplement de sortir des clichés tout en gardant une sonorité très chaude et très émouvante."
Pour Initiales S.G., le choix des interprètes a été fait avec le souci d’apporter une dimension aussi physique/visuelle que vocale. "J’ai cherché à trouver des interprètes qui, même sans chanter ou bouger sur scène, ont une personnalité forte. Pas question pour moi de choisir une interprète seulement pour sa voix ou sa popularité. J’ai choisi des femmes qui ont une couleur inimitable. Le but: essayer de faire oublier les interprètes premières de ces chansons, de mettre en avant la chanson elle-même et non pas le mythe qu’elle est devenue au fil du temps", souligne le décidément prolifique Pierre Lapointe. "Le choix d’interprètes fait par Pierre Lapointe est extrêmement intéressant parce qu’en plus d’être des femmes issues de domaines artistiques différents (musique, cinéma, danse), ce sont des femmes de tous âges", ajoutent de leur côté les filles de Random Recipe. "C’est dans cette dimension que le spectacle hommage prend toute sa pertinence: des femmes qui ont un rapport très différent à un même artiste intemporel ayant eu une influence dans plusieurs domaines culturels et sur plusieurs générations."
Selon celles qui lui rendront hommage aux FrancoFolies, Gainsbourg, c’est "de la grande poésie sur du jazz, du yéyé, de la percussion sud-américaine, de la pop, du reggae, du funk, de la new wave et de la musique classique. C’est une discographie épique, c’est un incontournable pour les mélomanes. Gainsbourg, c’est le mythe", dixit la comédienne Monia Chokri. "Un artiste singulier et unique dans le paysage de la chanson française, dandy esthète jusqu’au bout des doigts, immense compositeur avec un flegme provocant", d’après l’actrice et chanteuse française Arielle Dombasle. Pour Béatrice Bonifassi, "Gainsbourg, c’est le classicisme moderne, le raffinement made in French, une touch que les anglophones n’ont pas. La provoc à la française, aussi arrogant que doué. Le roi de la rime mais surtout un réel mélodiste surdoué et un arrangeur éclairé. Gainsbourg a souvent écrit pour des registres vocaux féminins très aigus, comme France Gall, Birkin… mais je crois qu’il a su charmer et séduire toutes les femmes de tous styles et tous genres."
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Serge Gainsbourg, la sensualité, les femmes