Dumas : Heureux d’un été
Chicoutimi aura droit à une Saint-Jean-Baptiste électrique grâce à la venue de Dumas. Discussion autour de la Fête nationale avec le principal intéressé!
Il y a quelques semaines à peine, Dumas rockait la ville d’Alma dans le cadre du FMA avec un concert énergique. C’est maintenant au tour de Chicoutimi d’avoir droit à une prestation de cet artiste à la créativité sans bornes. "Je suis en tournée acoustique depuis janvier, donc ça faisait plusieurs mois qu’on n’avait pas joué avec des guitares électriques. On était vraiment contents, et le site était cool avec la rivière! En plus, le public était super. Ça a fait du bien de faire un show comme ça. D’ailleurs, ça va être full électrique à la Saint-Jean-Baptiste! Le monde est là pour fêter, alors on va faire un set festif."
Lorsqu’on interroge Dumas afin de savoir s’il interprétera sa propre version d’Heureux d’un printemps à l’occasion de la Saint-Jean, il éclate de rire. "C’est sûr que je suis là pour célébrer la chanson francophone. Il va y avoir quelques surprises, mais je pense que la Saint-Jean-Baptiste peut se fêter dans l’actualité. Depuis quelques années, la chanson québécoise est tellement vivante que je ne comprends pas pourquoi on se sent obligés de la fêter dans la nostalgie. Au contraire, on devrait la célébrer dans la modernité. Donc désolé, je ne jouerai pas de Paul Piché! Quand j’ai la chance de faire des Saint-Jean avec mon show, j’adore ça, mais je n’ai jamais été un fan des gros concerts de la Fête nationale à plusieurs artistes."
L’an passé, Dumas cédait toutefois à la tentation de participer à l’un de ces gros spectacles. On devine dans sa voix que l’expérience lui a plu, mais on décerne beaucoup moins d’excitation que lorsqu’il est question de ses autres projets. "Je l’ai fait une fois. Ça m’a pris plusieurs années pour le faire parce que je n’étais pas certain que ça me tentait. Je ne voulais pas faire de compromis et je n’ai jamais été très à l’aise de reprendre des chansons des autres. Je suis allé parce qu’on m’avait invité à venir jouer une de mes tounes et que Yann Perreau était dans le show. Comme j’avais un ami qui était dans la gang, ça me rassurait. C’était quand même cool; jouer au parc Maisonneuve devant des milliers de personnes avec des drapeaux du Québec, c’est tout un moment et c’est une affaire à vivre."
Dumas ne s’en cache pas, chacun des concerts qu’il donne suscite chez lui énormément d’enthousiasme. L’année 2009, pendant laquelle il a produit successivement quatre EP, lui a fait réaliser à quel point la scène lui est chère. "C’est une affaire que tu fais une fois dans ta vie. Le matin, je me levais, et ma job, c’était d’aller en studio pour enregistrer. Je faisais juste ça; je ne donnais pas d’entrevues ni aucun show. Après coup, je suis vraiment content d’avoir fait cette expérience-là, car ça m’a permis de créer des chansons qui n’auraient jamais vu le jour si je ne m’étais pas imposé une telle discipline. Quand je suis sorti de là, j’ai continué à faire des démos, mais je savais que je ne retournerais pas en studio avant deux ans. Je voulais vivre un peu et laisser passer du temps. De toute façon, il faut que tu vives pour pouvoir écrire."
Il y aura donc la Saint-Jean. Ensuite, Dumas continuera sa tournée acoustique dans les salles où ses concerts électriques ne lui permettaient pas de jouer. Puis, en janvier, tout indique qu’il rentrera en studio afin de nous concocter une nouvelle galette. Une chose est certaine, à moins d’un alignement improbable des planètes, le nouveau Dumas sortira avant le prochain Pagliaro.
À écouter si vous aimez /
Indochine, Alexandre Désilets, Martin Léon
Mordicus ou vif
Il y a un an, la présence de Mordicus à un concert de la Fête nationale aurait pu inciter à une levée de boucliers générale. On aurait eu droit à un revival des conflits linguistiques. Heureusement pour la formation saguenéenne, et au grand plaisir du public, Mordicus a effectué un virage vers le rock francophone et, jusqu’ici, la mutation ne leur a été que bénéfique. Dans la même année, les anciens Mockin’ Birds se sont rendus en grande finale du Festival international de la chanson de Granby, ont participé aux très courues Francouvertes et, enfin, les voilà en concert avec Dumas pour la Saint-Jean-Baptiste. Qui a dit que le français n’était pas payant?