Asa : Soul jusqu’au bout des doigts
Asa cultive son groove depuis l’enfance et la France craque maintenant pour elle. Elle nous rend visite pour la première fois à Québec, juste avant de nous présenter Beautiful Imperfection.
Asa (qu’on prononce Asha) ne vit pas dans le passé, même si James Brown, Fela Kuti, Marvin Gaye sont ses fidèles complices. Elle vit dans l’instant présent. Quand elle chante, on en a la preuve. La chanteuse et guitariste se plaît à dire que ces personnages et cette musique ont été pour elle une école de prédilection. Depuis son apparition sur la scène musicale, en 2007, ce petit brin de femme fait jaser et bouger. Non seulement elle incarne avec brio un héritage musical caractéristique, mais elle a développé un jeu de guitare singulier. La voix soul et l’instrument ne font qu’un dans ses compositions achevées dans les règles de l’art.
On doit voyager jusqu’au Nigeria pour saisir l’évolution de cette jeune auteure-compositrice-interprète. "Imagine-toi une jeune fille qui se réfugie dans un coin, qui ferme les yeux, et qui écoute, écoute, écoute… Mon père était caméraman et il faisait ses montages à la maison en écoutant sa musique: de l’afrobeat, du funk, James Brown et Fela Kuti… Tout ça jouait en boucle pendant des heures! Moi, je rêvais et m’évadais! Par la suite, lorsque j’étais seule à la maison, j’improvisais des mélodies et je dansais. Après, ce furent les compétitions de musique… Dès qu’il y en avait une, j’y étais!"
La compositrice exprime encore cette spontanéité caractéristique des autodidactes, même si elle a fait son chemin depuis et que la France l’adopte sans réserve. Et la guitare, elle, semble devenue une alliée précieuse. "Mes premiers instruments de musique, ce furent la table qui était en face de moi dans la cuisine et ma voix. Je devenais une percussionniste, et ma bouche improvisait les mélodies. Ce n’est qu’à 19 ans que j’ai eu ma première guitare. Je n’avais pas le choix, je devais m’accompagner! De la musique, j’en compose depuis toujours; ça devait sortir. Aujourd’hui, je vois un bassiste à l’oeuvre et je dois essayer la basse. Un saxophone? Je dois l’essayer aussi. J’aurais aimé étudier la musique, mais je n’ai aucun regret. Je fais ce que j’aime!" Après une première carte de visite discographique (Asa, sorti il y a quatre ans), la voici à la veille de faire paraître un deuxième album: Beautiful Imperfection. Et ça frôle la perfection!
À écouter si vous aimez /
Erykah Badu, Marvin Gaye, Raphael Saadiq