Cut Copy : En équilibre sur la vague
Musique

Cut Copy : En équilibre sur la vague

Cut Copy consomme de la musique à un rythme effréné. Passée sous la loupe du quatuor australien, celle des années 80 se métamorphose à la vitesse de la lumière.

En écoutant la musique de Cut Copy, difficile de ne pas faire de comparaisons avec la new wave des années 80, qui s’est métamorphosée – pour le meilleur ou pour le pire – pendant presque 10 ans. Dan Whitford (chant et claviers) et Tim Hoey (guitare, échantillonnage), les deux leaders de la formation, savourent chaque instant de ce chapitre musical. Leurs deux derniers albums, In Ghost Colours et Zonoscope, confirment une forme d’exercice de synthèse musicale. D’ailleurs, un court documentaire – filmé à Melbourne juste avant la sortie de Zonoscope l’an dernier – nous montre bien la dynamique qui sous-tend le travail du quatuor australien complété par Mitchell Scott (batterie) et Ben Browning (basse). "C’est vrai qu’on semble avoir une bonne collection de vinyles, souligne Tim Hoey. Sur cette vidéo, tu peux voir notre vie de tous les jours: on se relance sans arrêt et on aime bien décortiquer et reproduire ce qu’on entend. Je ne vois pas vraiment comment on pourrait travailler autrement… Il ne s’agit pas de copier quoi que ce soit, seulement de comprendre comment ça marche."

Avoir travaillé avec le producteur Tim Goldsworthy (collaborateur de LCD Soundsystem) a sans doute contribué à répondre à quelques interrogations lorsqu’ils ont réalisé In Ghost Colours en 2008. Leur dernier album, lui, est encore plus audacieux sur le plan des rythmiques et de l’instrumentation. La reproduction sonore n’est plus seulement l’affaire des synthétiseurs, et les mélodies, elles, s’affranchissent de tout complexe.

N’allez pas croire que le groupe donne dans la synth-pop générique, loin de là. Une traduction visuelle de sa musique (Whitford est aussi designer graphique) a déterminé une évolution artistique fort originale. "Nouvel album veut aussi dire nouveau spectacle, résume le guitariste. Nous avions des idées précises concernant les éclairages et les projections visuelles pour ces chansons. Mais tout ça demande du personnel et il faut voyager… Le spectacle "intégral" a été présenté en Australie et dans quelques villes américaines seulement. Nous voulions attirer l’attention. Je crois que l’objectif a été atteint. Mais nous avons dû revenir à une formule plus simple… Ne t’en fais pas, même si c’est la version "économe" que nous allons vous présenter, je peux t’assurer que le son va y être!"

À écouter si vous aimez /
New Order, LCD Soundsystem, Franz Ferdinand